L’urbanisation de l’Afrique connaît un essor spectaculaire. De 14,5 % en 1950, le taux d’urbanisation a atteint 40 % en 2010, et sera de 61,60 % en 2050 (ONU, 2015). En Côte d’Ivoire, de 5 % en 1950, le taux d’urbanisation est passé à 32 %, 39 % et 42,5 % respectivement en 1975, en 1988 et en 1998 pour atteindre 50,3 % en 2014 (RGP, 1975 ; INS, 1988, 1998 et 2014). Aujourd’hui, un ivoirien sur deux réside en ville. Ce processus d’urbanisation semble affecter toutes les villes du pays. La ville de Korhogo, capitale régionale du nord de la Cote d’Ivoire, connait de plus en plus une forte croissance démographique. La population urbaine est passée de 142 039 habitants en 1998 à 243 048 habitants en 2014, soit une progression globale de 71 % (INS, 2014). Les lotissements s’ouvrent sur des espaces ruraux et agricoles périphériques pour faire face à la forte demande de terrain à bâtir. C’est ainsi que, de 2 500 ha en 1985, la superficie urbanisée de la ville de Korhogo est passée à 3 300 ha en 2000 pour atteindre 8 700 ha en 2016 (Y.S.K. KOFFI, 2017, p. 1). Avec le nombre de plus en plus important des nouveaux arrivants, les structures d'accueil de la ville sont largement dépassées : la demande de logement a explosé alors que l'offre reste faible. De ce fait, la problématique du logement est une préoccupation majeure à Korhogo.
Le marché du travail demeure un élément clé des économies africaines mal connu en l'absence, bien souvent, d'enquêtes statistiques nationales sur celui-ci. A Korhogo, chef-lieu de la région du Poro, carrefour et pôle de développement régional, le secteur informel est constitué par l'ensemble des activités économiques (artisanat, tourisme, commerce de rue, mécanique ...) échappant à toute forme d'enregistrement qu'il soit d'ordre fiscal, commercial et/ou statistique. Korhogo est une ville commerciale et touristique qui regorge bons nombres de services administratifs. C’est un modèle d’intégration sous régionale car elle enregistre de nombreux ressortissants de la sous-région (Maliens, Burkinabés, Ghanéens, Guinéens…). Ce fait lui a valu une rapide croissance spatiale et démographique ; par ricochet une augmentation du taux de chômage. La question est de savoir comment les activités mécaniques d’engins roulants dans la ville de Korhogo contribue-t-elle à la résolution du chômage dans ladite ville ? Ainsi, assistons-nous à la création fulgurante d’activités informelles telles que les activités mécaniques d’engins roulants.