Cette étude explique la dynamique des types d'occupation du sol dans la ville de Tsévié de 1986 à 2022. L'analyse a porté sur trois types d'occupation du sol à savoir : la zone d'habitation, les jachères et cultures, la savane et végétation basse. Dans une approche diachronique sur la base des observations de terrain, l’évolution de l’occupation des unités du sol ; l'analyse a permis de constater une dynamique accélérée des types d'occupation du sol de 1986 à 2022. Cette dynamique accélérée se caractérise par une extension de la zone d'habitation, des cultures et des jachères au détriment du couvert végétal, principalement la savane arbustive qui présente un état de dégradation profond. D’une superficie de 2 837 hectares en 1986, la savane arbustive a régressé pour une superficie en 2022 de 1 685,6 hectares soit une perte de 1 151,5 hectares. Au contraire les agglomérations et sols nus ont progressé de 509, 4 hectares en 1986 à 1 921,1 hectares en 2022 soit une progression de 1 411,7 hectares en trente-six ans. Il a été établi que cette situation est liée à la dynamique démographique et à l’étalement urbain accéléré.
This study explains the dynamics of land cover types in the city of Tsévié from 1986 to 2022. The analysis focused on three types of land use, namely: residential area, fallow land and crops, savannah and low vegetation. In a diachronic approach based on field observations, the evolution of land unit land use, the analysis showed an accelerated dynamic of land cover types from 1986 to 2022. This accelerated dynamic is characterized by an extension of the residential area, crops and fallow land to the detriment of the vegetation cover, mainly the shrub savannah, which is in a state of deep degradation. From an area of 2,837 hectares in 1986, the shrub savannah has regressed to an area of 1,685.6 hectares in 2022, a loss of 1,151.5 hectares. On the contrary, agglomerations and bare land have increased from 509.4 hectares in 1986 to 1,921.1 hectares in 2022, an increase of 1,411.7 hectares in 36 years. It has been established that this situation is linked to demographic dynamics and accelerated urban sprawl.
Introduction
L’un des faits marquants du monde contemporain est l’urbanisation qui transforme et modifie le contenu des territoires (M. HANE et al, 2022, p. 67). Le monde a connu après la moitié du XXe siècle, une forte accélération de l’urbanisation avec un taux estimé à plus 3,5% par an dans le tiers monde (K. A. DONGO, 2017, p.26). Pour E. TAGBA (2021, p. 20), l’urbanisation est le processus de transformation graduelle d’un espace rural, végétalisé en un espace urbain. Cette mutation de la ruralité à l’urbanité au fil des ans se caractérise par des changements considérables des couvertures du sol en raison des activités humaines intensives, de la croissance de la population, et de l'étalement urbain. Dans ce même contexte, J. BOGAERT et al. (2008, p.72), trouve que :
La déforestation et la dégradation des milieux naturels à travers la forte intensité d’occupation du sol par l’homme ne sont pas un phénomène nouveau. Mais leur intensité et leurs conséquences à travers le monde, aussi bien à l’échelle locale que planétaire, soulèvent des questions dans le monde de la communauté scientifique. L’un des effets immédiats de l’impact humain sur ces milieux naturels est la suppression de la couverture végétale originelle et son remplacement par une végétation artificielle.
Ce phénomène se présente avec une singularité dans les pays en voie de développement en l’occurrence l’Afrique. L’accroissement des villes, tant au plan spatial que démographique s’observe en Afrique avec comme conséquence immédiate des problèmes environnementaux. Cette urbanisation galopante s’accompagne des transformations des unités d’occupation du sol notamment la dégradation et la perte des ressources naturelles. Au Togo, la superficie occupée par les forêts est passée de 685 000 ha en 1990 à 188 000 ha en 2015 avec un taux de régression de 5 % (FAO, 2015, p. 195). Cette perte des superficies forestières est due essentiellement aux activités humaines (E. F. LAMBIN et al., 2001, p.55). Elle est aussi due à un manque de planification, à une pression démographique toujours plus croissante, etc. (Z. KOUMOI, et al, 2013, p. 163). Cette perte des ressources naturelles au detriment des sols nus, agglomération est associée à une croissance démographique de plus en plus forte conduisant à une dégradation de la végétation. La production du sol urbain dans la ville de Tsévié a modifié sensiblement l’occupation du sol dans toutes ses composantes. L’étalement urbain dans cette ville secondaire du Togo se traduit par une urbanisation accélérée, massive et non contrôlée apportant des mutations surtout sur le plan environnemental. Les changements qui en découlent, sont autant d'atteintes sérieuses aux écosystèmes et à l'environnement. Durant la période d'étude, l'occupation du sol a subi des modifications considérables. La végétation, jachère, sols cultivables ont fortement régressé au profit des agglomérations et sols nus. Au regard de l’analyse de la dynamique d’occupation du sol de 1986 à 2022, il est donc important de présenter l’état des lieux de ses occupations. De ce constant il est important de s’interroger sur la dynamique d’occupation du sol de l’espace étude en lien avec les facteurs agissants. Dans ce contexte, cet article a pour objectif de présenter les changements dans l’occupation du sol entre 1986, 2002, et entre 2002 à 2022 sur la base des états de l’occupation du sol en 1986, 2002, 2022.
