La ville de Sinfra à l’épreuve du déficit en eau potable : quelles stratégies d’adaptation des populations ?

Résumé

La ville de Sinfra est confrontée à un fait urbain qui se traduit par l’étalement urbain et la forte croissance de sa population. La population urbaine de Sinfra est passée de 6.000 habitants en 1965 à 22 223 habitants en 1975 pour atteindre 39 509 habitants en 1988. Cette dynamique de Sinfra n’est pas suivie de l’accessibilité en eau potable. Cet article vise à déterminer les facteurs explicatifs et les stratégies d’adaptation du déficit en eau potable à Sinfra. Pour mener à bien cette étude, nous avons fait l’observation directe, l’entretien avec les responsables des services et un questionnaire auprès de 368 chefs de ménages. Cette étude révèle que le déficit est plus observé dans les quartiers périphériques où plus de 90% des ménages n’ont pas accès à l’eau potable. Le déséquilibre entre l’urbanisation et l’accès à l’eau potable suscite des curiosités telles que la connaissance des raisons du déficit en eau, les répercussions ce déficit en eau sur la vie des populations suivi des stratégies d’adaptation pour pallier ce manque d’eau.

Abstract

The city of Sinfra is faced with an urban fact which results in the urban sprawl and the strong growth of its population. The urban population of Sinfra increased from 6,000 inhabitants in 1965 to 22,223 inhabitants in 1975 to reach 39,509 inhabitants in 1988. This dynamic of Sinfra is not followed by the accessibility of drinking water. This article aims to determine the explanatory factors and strategies for adapting the drinking water deficit in Sinfra. To carry out this study, we made direct observation, interviewed the heads of services and a questionnaire with 368 heads of households. This study reveals that the deficit is more observed in the outlying districts where more than 90% of households do not have access to drinking water. The imbalance between urbanization and access to drinking water arouses curiosities such as knowledge of the reasons for the water deficit, the repercussions this water deficit on the lives of populations followed by adaptation strategies to compensate for this lack of water.

Introduction

L’amélioration des conditions de vie des populations passe par un meilleur accès aux services de base. L’état de Côte d’Ivoire a si bien compris les enjeux de l’accès à l’eau salubre, qu’il a initié, avec l’appui des partenaires au développement, des actions visant à faciliter l’accès du plus grand nombre d’ivoiriens au service public d’eau potable (W. G. Koukougnon, 2012, p.10). Toutefois, l’eau est source de vie, constitue une boisson indispensable pour l’Homme. Fort est de constater que la ville de Sinfra est confrontée à un manque crucial d’eau potable. Avec le programme triennal, la mairie de Sinfra a fait la canalisation. Malgré la canalisation le manque d’eau potable se pose avec acuité dans la ville de Sinfra. Ce travail est une approche géographique qui vise à monter les facteurs explicatifs, les effets induits et les stratégies d’adaptation au manque d’eau potable.

1. Méthodologie

Cette étude s’appuie sur une approche documentaire qui a permis de faire l’état des lieux des recherches menées sur la question du manque d’eau potable dans la ville de Sinfra. Une enquête de terrain a été menée auprès des ménages de février 2019 à juillet 2019. Ensuite, nous avons fait l’observation de terrain qui a consisté à effectuer des marches exploratoires dans la ville de Sinfra afin d’identifier observer les espaces marginalisés en infrastructures de base. L’enquête par questionnaire a été effectuée auprès des chefs de ménages pour comprendre et évaluer le manque de service d’eau potable dans les ménages. En plus, l’enquête par interview avec des personnes ressources en l’occurrence des responsables (le directeur du service domanial de la Mairie, le directeur de la SODECI, le directeur de la CIE, et des agents de l’INS pour l’acquisition des données ayant servi à l’analyse de la situation à Sinfra.

L’échantillon représentatif de cette étude a été déterminé à partir des données du recensement général de la population et de l’habitat de 2014 produit par l’Institut National de la Statistique INS. La formule suivante de GRUMUCHAIN et MAROIS (2000) a été utilisée pour la détermination de l’échantillon représentatif :

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n = Taille de l’échantillon ;

N = Taille de la population mère. Dans le cas de notre étude, N est estimé à 6200 ;

Z = Coefficient de marge (déterminé à partir du seuil de confiance) ;

e = Marge d’erreur ;

P = Proportion de ménage supposé avoir les caractères recherchés. Cette proportion variante entre

                    0,0 et 1 est une probabilité d’occurrence d’un événement.

Dans le cas où l’on ne dispose d’aucune valeur de cette proportion, celle-ci est fixée à 50% (0,5) ; Q = 1 – P

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N= 368 ménages

La taille de l’échantillon concerne les ménages est 368. Une fois, la taille de l’échantillon déterminé, le nombre de ménage à enquêter par quartier est alors défini à partir d’un calcul proportionnel. Ce type de calcul qui consiste à multiplier le nombre total de ménages par quartier par la taille de l’échantillon représentatif divisé par la population mère selon la formule suivante:

- A= (B×C) / D

                   A= Nombre de ménages à enquêter par quartier

                   B= Nombre total de ménages par quartier

                   C= Taille de l’échantillon représentatif.

Dans notre cas, la valeur de l’échantillon représentatif est 368.

D= Taille de la population mère.                   Exemple : pour le quartier Résidentiel, on a :

A= (1729× 368) /9253 = 69 ménages

Le tableau suivant montre la répartition du nombre de ménages à enquêter dans chaque quartier retenu.

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Les applications Word et Excel ont servi au traitement des données statistiques. Pour la réalisation des cartes le logiciel de cartographie Qgis a été un nécessaire et l’appareil portable a servi également pour les prises de vue photographiques.

La région de Marahoué située au centre ouest de la Côte d’Ivoire. Cette La région compte sept (7) villes dont la ville de Sinfra en l’une (figure 1). Au niveau de l’étalement urbain, Sinfra occupe la seconde place dans ladite région après la ville de Bouaflé (Mairie de Sinfra, 2019). Cette ville est située en zone forestière et couvre une superficie de 248,60 Km2.

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Les circonscriptions limitrophes sont les suivantes : au sud Gagnoa, à l’est Yamoussoukro, au nord Bouaflé. La ville de Sinfra est située à 320 km d’Abidjan et 77 km de Yamoussoukro.

2. Résultats

2.1. Inadéquation entre dynamique spatiale et distribution d’eau potable dans la ville de Sinfra

La ville de Sinfra est alimentée en eau potable à partir de deux forages dont l’un a une capacité d’environ 5m3/h et l’autre 19m3/h, tous les deux reliés à une station de traitement d’une capacité de 35m3/h. Cette station est située à environ 15 km des deux forages. Un château d’eau d’une capacité de 100 m3 complète l’ensemble du dispositif (Mairie de Sinfra, 2019). La distribution de l’eau est assurée par environ 36 km de linéaire de distribution et 6 km de linéaire de refoulement.

Le nombre de branchements et d’abonnées s’élevait respectivement à 1.257 et à 657 soit 28,6 ml par branchement et 5 ml par abonnement. Le linéaire du réseau par habitant est de l’ordre de 0,7 ml par personne pour une population estimée en 2019 à 76402 habitants.

Le nombre d’habitants par abonné est de 76 % et le taux de raccordement réel est de l’ordre de 32,2%. La production journalière s’élève à 302 m3 et la consommation journalière est de l’ordre de 285 m3, correspondant à une consommation journalière de 3,5 litres par habitant. Cette consommation est faible comparée à la norme exigée par l’OMS (20 à 30 1/j/ personne). Le réseau d’eau ne dessert pas la quasi-totalité des quartiers du centre-ville. Les quartiers résidentiels extension ne le sont pas. S’agissant quartiers intermédiaires, ils ne sont que partiellement canalisés en eau. Mieux la faible alimentation de la ville de Sinfra en eau potable concerne les quartiers excentrés non desservis comme nous présente la figure 2.

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La figure 2 présente le volume des abonnés et non abonnés en eau dans la ville de Sinfra. En effet, l’étude révèle que dans la ville de Sinfra 90 % de ménage ne sont pas abonnés à l’eau potable, et sur les 90% de non abonnés nous avons 25% de non abonnés des quartiers centraux et 65% des quartiers excentrés potable.

Le fort abonnement dans les quartiers centraux, découle du fait que les quartiers centraux bénéficient du réseau primaire d’eau avec des diamètres de canalisation importante. Le faible nombre d’abonnés dans les quartiers périphériques s’explique par le faible diamètre des canalisations reste très inadapté au nombre croissant d’abonnés des zones d’extension.

2.2. Les facteurs explicatifs de déficit en eau potable dans la ville de Sinfra

Les facteurs explicatifs de déficit en eau potable sont étroitement liés à la marginalisation de certains quartiers en service d’eau potable. Selon les autorités municipales, cela s’explique par l’insuffisance des ressources financières de la mairie de Sinfra et l’évolution rapide de l’armature urbaine depuis 3 décennies.

2.2.1. La faiblesse des investissements de la mairie dans le réseau routier, de raccordement électrique et d’adduction en eau potable

Il ressort du tableau 2 que le fonds d’investissement est en inadéquation avec le cout de l’opération, en effet les coûts des opérations sont supérieurs aux fonds d’investissement.

Par exemple pour un coût de 15000000 pour l’adduction en eau potable la mairie de Sinfra n’a que 5000000 comme fond d’investissement.

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2.2.2. La dynamique urbaine accélérée et peu maîtrisée, un facteur déterminant de déficit d’eau potable à Sinfra

La définition d’objets urbains prend en compte 3 entités, à savoir : fonctionnelle, spatiale et temporelle. Ces entités ont pour objectif l’étude dynamique de la ville à long terme. La dynamique d’une ville se caractérise par une évolution son armature avec une densification progressive du noyau urbain à la couronne périphérique. Toutefois, lorsque cette urbanisation devient incontrôlée, elle crée une insuffisance au niveau des infrastructures de base.

En effet, l’urbanisation à Sinfra n’est pas suivie de la canalisation en eau. Toutefois, l’urbanisation non planifiée est la cause du manque de l’eau potable. L’analyse des figures 3 et 4 fait ressortir l’évolution de la dynamique urbaine dans la ville de Sinfra.

La figure 3 montre l’évolution spatiale de 1996 à 2010, toutefois, la superficie urbanisée qui était à 90 hectare en 1996 est passée à 465 ha (maire de Sinfra 2019). Cette évolution spatiale de la superficie urbanisés de 2000 à 2005 . L’evolution de la surface urbanisée de 2000 à 2005 se traduit par la migration des populations pendant la crise de 2002 vers les zones dit gouvernementales, dans la même perspective, les populations rurales vont se déplacer vers la ville pour acheter des lots pour construire et installer leur famille.

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Quand en 1996 la faible superficie s’explique  par la faible densité d’occupation des lotisements récents puisque le ratio du plan d’urbanisme précédent (1985) était de 196m2 par habitant. De 2005 à 2010, l’évolution progressive de la ville est du aux difficultés économiques  des ménages, qui n’arrivent pas à payer leur loyer alors l’occupation des lotissements se fera progressivement.

La figure 4 présente particulièrement l’évolution démographique de 1988 à 2014.  En effet, il ressort de l’étude que la population urbaine qui était 33917 habitant est passée 76402 habitants en 2014. Cette dynamique urbaine exerce une forte pression sur l’infrastructure d’eau. Abordant dans la même optique, H. C. S. Katja (2012, p.18) affirme que, la mobilisation des gens vers les zones urbaines est un problème à la demande d’eau. La croissance démographique est rapide et elle ne laisse pas de temps pour améliorer les systèmes de gestion de l’eau. Cela a été le cas de la ville de Mexico où, à l’intérieur d’une période de 30 ans, la population a augmenté de plus de 10 millions de personnes, ce qui représente 425 % d’augmentation.

Cette ville mexicaine n’avait pas les infrastructures adéquates pour fournir de l’eau potable à sa population ni pour l’assainissement ni pour gérer les eaux d’égout, ce qui a provoqué plusieurs problèmes qui demeurent toujours.

2.3. La stratégie d’adaptation des populations et risque encouru pour palier au déficit quotidien en eau potable dans la ville de Sinfra

L’insuffisance de l’eau potable à des impacts alarmants sur la vie des populations. D’ailleurs, le manque d’eau potable dans la ville de Sinfra pousse les populations à se tourner vers d’autres sources d’approvisionnement en eau comme les puits.

L’eau de puits, principale source d’approvisionnement en eau de boisson à Sinfra

A Sinfra, la population connait d’énormes difficultés d’accès à l’eau potable. Cette situation touche toutes les franges de la population. Pour pallier cela, chaque ménage possède un puits artisanal dont l’eau est très souvent trouble.

A ce niveau, aussi un problème se pose car seuls les puits proches des bas-fonds sont pleins toute l’année. Pendant la saison sèche, la quantité d’eau devient très faible. Le stress hydrique se ressent plus sur les interfluves que dans les bas-fonds obligeant des populations à y descendre pour recueillir l’eau. Selon nos enquêtes, plus de 200 puits ne sont pas protégés, plus de 100 sont situés a moins de 30 m des latrines et environ 50 en aval des latrines. Tous ces éléments suscités présentent des dangers des sources d’approvisionnement en eau potable. Pour couvrir le besoin en eau potable la population de Sinfra se tourne vers d’autres sources d’approvisionnement comme les puits et robinets (figure 5).

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L’analyse de la figure 3 révèle que 70% des ménages de la ville de Sinfra utilisent l’eau de puis traditionnel, 20% utilise en même temps l’eau de puits traditionnel et l’eau de robinet, seulement 10% utilise uniquement l’eau de robinet.

L’utilisation majeure de l’eau de puits s’explique par plusieurs raisons. Tout d’abord, elle est due à la faible canalisation d’eau dans les quartiers périphériques. Aussi les coupures régulières d’eau découragent les ménages abonnés et les populations se désabonnent à l’eau courante pour se tourner vers les puits traditionnels.

Par ailleurs l’utilisation concomitante de l’eau de puits et de celle de robinet est un moyen pour les ménages de se prémunir du paiement de factures excessives. Ils utilisent l’eau de robinet pour la boisson et l’eau de puits pour les tâches ménagères (vaisselles, lessives, etc.).

  • Les risques liés à la collecte de l’eau de puits traditionnelsFIg6_7.png

La photo 1 présente une femme qui fait la lessive à côté d’un puits traditionnel. Cet acte est source de pollution de l’eau de puits. Ce manque d’hygiène met en cause la qualité de l’eau consommé par la population de la ville de Sinfra.

Alors, l’on observe que, la qualité de l’eau est un élément déterminant dans la situation alimentaire des ménages. En effet, une mauvaise qualité de l’eau conduit inéluctablement à des maladies hydriques. Pire, le transport de l’eau de ces puits vers les domiciles se fait à l’aide de seau, de bassines, de bidons. Ces bassines sans couvertes sont portées sur la tête et pendant le transport, elle subit les influences de la poussière qui est à la foi source de pollution de l’eau consommée.

Par ailleurs, l’effet de cette poussière rend l’eau de puits souvent salle. L’eau recueillie est stockée dans un endroit de la cour comme le présente la planche photographique 1.

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La planche photographie 1 illustre la qualité de l’eau de puits et les conditions dans lesquelles les populations conservent cette eau. La mauvaise qualité de l’eau influence la santé des populations. Par la suite, le stockage d’eau dans les récipients constitue un nid de moustiques. Cette situation exposera les populations au risque de paludisme.

De plus, ils sont déposés dans la cuisine, dans la cour ou près de la douche et près des puits. Cette méthode de collecte de l’eau reste prédominante dans tous les quartiers de Sinfra. Aussi, lorsque les récipients de stockage ne sont pas nettoyés régulièrement, ils sont envahis par des larves et par des bactéries de tout genre. Cette situation expose les ménages aux maladies d’origine hydrique comme la fièvre typhoïde, les diarrhées, le choléra. 

3. Discussion

Pour un bon approvisionnement en eau, il faut construire des barrages qui vont alimenter la ville. Il serait aussi intéressant que les populations de Sinfra mobilisent elles-mêmes des fonds pour résorber le manque d’eau potable dans leur localité, ceci permettrait qu’il y ait des comportements plus citoyens dans la préservation des infrastructures en eau potable. Ainsi tout le monde se sentira concerné.

Mieux, la mobilisation de la population pour résoudre le problème d’eau potable est une chose importante, parce que le problème se situe dans la gestion des biens locaux. Toutefois, il faut passer par une sensibilisation des populations de Sinfra pour la participation à la gestion et à la maintenance des équipements de manière inclusive.

En plus, Plusieurs projets (projet de Bandama) sont en cour pour accroitre la productivité en eau car le marché de consommation est considérable. À travers ces projets l’État procède par une réorganisation de la politique de gestion de l’eau dans le but de couvrir le besoin de la population de Sinfra. Aussi, il faut aménager un espace hydrolithe pour être un appui. L’approvisionnement en eau potable étant une nécessité vitale car toute la population a en droit de s’approvisionner en quantité et qualité suffisante.

Pour une population nombreuse avec des besoins quotidiens énormes en eau potable, il serait important de procéder à l’amélioration de la source d’approvisionnement qui sert à la distribution d’eau au niveau de la ville.

Cependant, les stratégies d’adaptation d’approvisionnement des populations en eau de puits ne sont pas sans risque pour la santé et l’hygiène corporelle des populations. Des études similaires dans d’autres villes secondaires ont montrés les risques qu’en cours les populations concernées.

C’est le cas dans la ville de Daloa, plus précisément les quartiers d’extensions d’Orly qui sont confrontés aux problèmes d’approvisionnement en eau potable à cause de l’absence des infrastructures d’approvisionnement en eau. Cette situation amène les populations de ces quartiers de Daloa à recourir à des sources alternatives notamment les sources naturelles, les puits, l’eau vendue en sachet, etc. Ces pratiquent ne sont pas sans conséquence sanitaire ; elles pourraient exposées les populations à des maladies hydriques.

Dans la ville de Daloa, plus précisément les quartiers d’extensions d’Orly sont aussi confrontés aux problèmes d’approvisionnement en eau potable. Seulement 4,3 % des ménages des quartiers précaires sont raccordés à la Société de distribution d'eau de la Côte d'Ivoire (SODECI) et 95,7% non raccordés (RGPH, 1998). Daloa enregistre un faible niveau d’accès des ménages à l’eau distribuée par la SODECI.

Ce constat est dû au coût jugé élevé du branchement et de l’abonnement au réseau de distribution dans un contexte de paupérisation généralisé de la population urbaine (A. DIARRA, C. D. GUY, L. G. SEKONGO, 2016, p. 143) cité par F. D. A. AWOMON 2018, P.2).

Abordant également la question W. G. KOUKOUGNON (2012, p. 230), révèle que la qualité de l’eau de puits devrait être mise en doute parce que la nappe exploitée peut être menacée par l’infiltration des eaux des fosses septiques. D’ailleurs, les puits traditionnels sont creusés dans l’enceinte de la concession et très souvent situé à côté des sources polluantes (douche latrine). D’autre part, l’absence d’un réseau minimum de drainage engendre des conditions insalubres. Les eaux usées domestiques évacués dans la cour stagnent avec les eaux de pluie à proximité des puits traditionnels, dans des zones ou la pente est presque nulle.

La collecte de l’eau de puits traditionnel se fait à l’aide d’une puisette très exposée à la pollution. La puisette est posée à même le sol ou sur le puits sans un minimum de conditions d’hygiène. Toutefois, certaines personnes exercent les activités domestiques à côté des puits. De plus pour F. D. A. AWOMON et Al. (2018, p. 2), l’accès à l’eau potable en Côte d’Ivoire demeure encore un enjeu majeur particulièrement pour les populations qui habitent les zones d’extension des villes.

Malgré les efforts consentis par le gouvernant, il reste encore beaucoup à faire pour soulager les populations. La ville de Daloa, plus précisément les quartiers d’extensions d’Orly sont confrontés aux problèmes d’approvisionnement en eau potable à cause de l’absence des infrastructures d’approvisionnent en eau. Cette situation amène les populations de ces quartiers de Daloa à recourir à des sources alternatives notamment les sources naturelles, les puits, l’eau vendue en sachet, etc. Ces pratiquent ne sont pas sans conséquence sanitaire ; elles pourraient exposées les populations à des maladies hydriques.

Conclusion

En somme, le déficit d’eau potable dans la ville de Sinfra impacte directement sur la vie des populations de Sinfra. Pour parvenir à combler le déficit d’eau potable, il est important d’installer des forages de proximité dans la ville. Il est aussi préférable de renforcer les capacités de production du château d’eau afin de permettre à tous les ménages de bénéficier en quantité suffisante d’eau potable.

Pour la facilitation de l’accès à l’eau potable aux populations démunies, il faut le renforcement de la politique des branchements subventionnés par l’état car la population manque de moyen financier pour son approvisionnement en eau potable. Aussi, il faut aménager les sources d’eau qui sont aux alentours de la ville. Pour ce qui est de la qualité il faut que l’eau soit traitée. Pour les puits traditionnels ils doivent être bien fermés et traiter avec de l’eau de javel chaque semaine.

Références bibliographiques

AWOMON Aké Djaliah Florence, Coulibaly Moussa, Niamke Gnanké Matthieu, Santos Dos Stéphanie, 2018, La problématique de l’approvisionnement en eau potable et le développement des maladies a transmission hydrique dans les quartiers d’extension Orly de la ville de Daloa (Côte d’Ivoire), Groupe de Recherche Espace, Territoires, Sociétés et Santé, IGT Abidjan, CI, 18 p.

DIABAGATE Abou, et al, 2016, Stratégies d’approvisionnement en eau potable dans l’agglomération d’Abidjan, (Côte d’Ivoire) Géo-Eco-Trop, 346-351 p.

DJAH Armand Josué, 2014, Développement urbain et problème de logement en Côte d’Ivoire: le cas de la ville de Lakota, Thèse de doctorat unique, Géographie, Université Félix Houphouët Boigny, 403 p.

KATJA Hanne Culhuac Scmidt, 2012, La surconsommation de l’eau potable au Québec, analyse critique des engagements gouvernementaux et solutions proposées, Maîtrise à l’Université de Sherbrooke, 189 p.

KOUKOUGNON Wilfried Gautier, 2012, Milieu urbain et accès à l’eau potable ; cas de Daloa, Thèse de doctorat unique, Géographie, université Félix Houphouët Boigny, 356 p

N’GORAN Pierre., 2018, Les infrastructures et équipements publics dans le développement socio-économique de la ville de Sinfra, Mémoire de Maîtrise, Géographie, Université Alassane Ouattara, 117 p.

 

 

Auteur

1Maître-assistant, Département de Géographie, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), aj_djah@outlook.fr

 

Catégorie de publications

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Date de parution
30 juin 2021