Caractéristiques de l’encroutement des sols et ses conséquences socio-environnementales dans la Région de Tillaberi (Niger)

Résumé

Cet article caractérise l’encroûtement superficiel qui est un des principaux indicateurs de dégradation de la qualité physique des sols. L’approche méthodologique de l’étude se base, d’une part, sur l’observation paysagique et sur des mesures des propriétés texturales, structurales et hydrodynamiques des sols effectuées sur le site expérimental de Melé Haoussa (Région  de Tillabéri, Niger). Elle s’appuie, d’autre part, sur l’analyse des données agro-environnementales collectées à l’échelle du département de Tillabéri. L’analyse paysagique a permis d’identifier six (6) principaux types de surface. Les mesures effectuées sur ces surfaces montrent que la croûte d’érosion et la croûte biologique se distinguent des autres types de surface. Elles présentent deux modes texturaux situés dans le sable fin (≈ 200 µm) et le limon (15-20 µm) et qui prédisposent intrinsèquement les sols à l’encroûtement. Leurs porosités sont très faibles (f ≈ 0.39), d’où leurs faibles conductivités hydrauliques (de l’ordre de 10 mm/h) et qui sont 4 – 6 fois inférieurs à celles des horizons qui leurs sont sous-jacents. De ce fait, ces croûtes se caractérisent par l’excès de production de ruissellement, qualifié ici « d’hypertension des sols». L’encroûtement a pour conséquence, entre autres, l’intensification de ravinement. Cela est mis en évidence par la densité de drainage qui évolue à une vitesse moyenne de ravinement de 16 km/an à l’échelle du département de Tillabéri. Il se répercute également sur la vie socio-économique en réduisant progressivement le ratio de production céréalière par habitant. Ces conséquences laissent déduire une dépendance entre la santé des sols d’un espace donné et la santé socio-économique de ses habitants. D’où la nécessité d’une gestion optimale et durable des sols, particulièrement en zone semi-aride comme le Niger où les paysages sont fragiles, les pluies sont aléatoires et les pressions démographiques fortement croissantes.

Abstract

This paper aims at characterizing the soil crusting which is one of the main indicators of deterioration of the physical health of soils. On the one hand, this research is based on landscape analysis and on the measurements of the textural, structural, and hydrodynamic properties of soils carried out at the Melé Haoussa experimental site. On the other hand, it focuses on agro-environmental data collected in Tillabéri department. The landscape analysis made it possible to identify 6 main types of surface. The measurements made on these surfaces show that the erosion crust and the biological crust are distinguished from other types of surface. They have two textural modes located in fine sand (≈ 200 µm) and silt (15-20 µm). These modes intrinsically predispose soils to crusting. Their porosities are very low (f ≈ 0.39), hence their low hydraulic conductivities (of the order of 10 mm / h) and which are 4 to 6 times lower than those of the horizons which underlie them. As a result, they are characterized by excess runoff production, referred to here as “hypertension.” One of the consequences of soil crusting is the intensification of gullying. This is highlighted by the drainage density which evolves at an average gullying speed of 16 km/year across the department of Tillabéri. It also has an impact on socio-economic life by gradually reducing the ratio of crop production per capita. These consequences suggest a dependence between the health of the soil in a given space and the socio-economic health of its inhabitants. That is why there is a need of optimal and sustainable land management, particularly in semi-arid areas like Niger where the landscapes are fragile, the rains are haphazard and demographic pressures are sharply increasing.

Introduction

Le sol est une ressource très précieuse eu égard à ses fonctions de production d’aliments et de biomasse, de filtre et siège des échanges globaux des matières, d’habitat et source des matières premières (P. STEICHEN, 2013, p.602; INRA, 2015, p.1). Cependant, cette ressource n’est pas appréciée à sa juste valeur car aux regards de prix des certains produits, minerais et pierres précieuses, les sols sont considérés comme une « simple poussière » (E. SAOUMA, 1996 CITE PAR P. BRABANT, 2008, p.5). Les modes de gestion plus ou moins inadaptés auxquels les sols sont soumis, font progressivement décroitre leurs capacités à produire des biens et services écosystémiques. Cela est mis en évidence par plusieurs travaux portant sur la dégradation des sols et, de plus en plus, sur la santé des sols (N. ROUAG ET AL., 2014, p.42 ; M. GAUTHIER ET M. CHAMPAGNE, 2017, p.3). Cette dernière peut être appréhendée à travers un ensemble d’indicateurs reliés à ses composantes physiques, biologiques et chimiques. Dans cette étude, on s’intéresse particulièrement aux propriétés physiques. Celles-ci renseignent sur la qualité de la structure du sol au travers de la perméabilité, de la porosité, du drainage…D’après la FAO (2020, p.1), les trois principaux aspects du bien-être physique des sols sont l’absence d’encroûtement, d’érosion et de compactage.  Or, les recherches effectuées au Sahel depuis la décennie 1970 soulignent la forte progression de l’encroûtement (C. VALENTIN, 2005 ; O. MALAM ISSA et al., 2011), de l’érosion et du ravinement des sols (E. ROOSE ET G. DE NONI, 2004, P.127 ; C. VALENTIN, J. POESEN ET Y. LI, 2005, p.138). Ces processus soulignent l’altération de la qualité des sols du fait de la conjonction des facteurs climatiques tels que la sécheresse, l’intensité des pluies ou les vents (P. ROUDIER, A. DUCHARNE ET L. FEYEN, 2014) et anthropiques, notamment le déboisement et la mise en culture des sols (O. AMOGU et al., 2015, p.85 ; M. MALAM ABDOU et al., 2015, p. 276). L’encroûtement est un processus de dégradation des sols qui se traduit par la formation d’une mince couche superficielle imperméable pouvant réduire l’infiltration et entraver l’émergence des plantules (J.M.K. AMBOUTA, 1996, p.269). Il est l’une des principales causes de la baisse de productivité agricole des sols et de la recrudescence des inondations au Niger. Ainsi, le développement et l’extension des encroûtements superficiels impactent l’environnement, la redistribution de la pluie et l’agriculture. Quelles sont les caractéristiques de l’encroûtement et ses conséquences sur l’environnement et sur la production agricole dans la région de Tillabéri ? Ce travail vise spécifiquement à diagnostiquer l’encroûtement des sols et à analyser ses conséquences socio-environnementales à l’aide d’une étude de cas réalisée dans le département de Tillabéri au Niger.

1. Méthodologie

1.1. Présentation de l’espace d’étude

Selon le découpage administratif du Niger de 2011 (Loi 2011-22), le département de Tillabéri est l’un des treize (13) départements de la Région du même nom. Il s’étend sur une superficie de près de 4500 km². Ce département est soumis à un climat de type sahélien dont les principales caractéristiques sont la saisonnalité et l’irrégularité spatio-temporelle des pluies, des températures souvent élevées et des vents plus ou moins violents. Au cours des 70 dernières années, le cumul pluviométrique moyen est de l’ordre de 440 mm (± 120). Des travaux ont montré que la distribution de ce cumul est non stationnaire (M. MALAM ABDOU, 2016, p.26). En effet, une rupture négative est mise en évidence autour de l’année 1967 à l’instar de tout le Sahel (T. LEBEL ET A. ALI, 2009, p.52). Celle-ci s’est traduite par une baisse pluviométrique de l’ordre de 28 % par rapport aux cumuls enregistrés avant 1967 et a engendré d’énormes modifications environnementales (A. DAOUDA, V. TARCHIANI M. TIEPOLO, 2016, p.12). Ces conditions pluviométriques, qui confèrent une vocation agropastorale à ce département, conditionnent les productions alimentaires et l’économie locale. Le système de production est largement dominé par l’agriculture pluviale. Le mil et le sorgho sont les principales céréales cultivées, souvent en association avec le niébé, l’arachide ou le sésame. L’agriculture pluviale y est pratiquée sur deux types sols principalement : les sols brun subarides et les sols ferrugineux (Figure 1).

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Les sols brun subarides se développent sur des ensembles dunaires plus ou moins fixés et se caractérisent par une faible différenciation des horizons. Ils sont très sableux et généralement poreux mais sont aussi très sensibles à l’érosion (hydrique et éolienne). Quant aux sols ferrugineux, ils se développent sur des ergs anciens et sont constitués des sols sableux au profil coloré homogène (J.M.K. AMBOUTA, 1994, p.127). Ces sols sont généralement lessivés du fait du soubassement cristallin peu perméable du Liptako-Gourma qui caractérise géologiquement le département. Aussi, ces sols présentent-ils une forte aptitude à l’induration. Par ailleurs, l’existence du fleuve Niger, qui traverse le département sur près de 140 km, offre la possibilité des cultures irriguées. Celles-ci se pratiquent sur les sols hydromorphes et des vertisols le long de la zone inondable du fleuve et dans quelques dépressions à hydromorphie temporaire. Le système irrigué concerne principalement le riz et quelques cultures maraichères.

Toutes les productions agricoles sont généralement destinées à la subsistance d’une population croissante. En 2020, la population du département de Tillabéri est estimée à 268500 habitants. Celle-ci croit à un taux de 2.2 % par an depuis 2001 (INS, 2018). A ce rythme, l’effectif de la population doublera en 2052. A cette date, les productions moyennes actuelles devraient être multipliées au moins par deux, si les conditions climatiques et environnementales les permettaient, pour satisfaire les besoins alimentaires de la population. A l’échelle du Niger, J-P. GUENGANT ET M. BANOIN (2004, p.25) ont montré que ces besoins ont été multipliés par 4 entre 1953 – 2000.

1.2. Observation et mesures effectuées sur le site de Melé Haoussa

Pour diagnostiquer l’encroûtement des sols, des observations et mesures ont été effectuées sur le site expérimental de Melé Haoussa situé dans la partie méridionale du département (Figure 1). Ce site est situé sur une plaine dont la monotonie est souvent rompue par les affleurements granitiques et gneissiques, caractéristiques des formations cristallines du Liptako-Gourma. La couverture pédologique est principalement composée des sols subarides et des sols ferrugineux tropicaux. Ces sols, souvent de faible épaisseur, couvrent les altérites du socle. Une analyse paysagique est réalisée sur ce site afin de caractériser les indicateurs de dégradation physique des sols, notamment l’encroûtement. Les observations ont particulièrement porté sur l’identification et la caractérisation des états de surfaces des sols. Ces observations ont été effectuées conformément au protocole défini par A. CASENAVE ET C. VALENTIN (1992, p.233). Un état de surface est composé d’une ou de plusieurs surfaces élémentaires ayant un comportement hydrologiquement homogène. Plusieurs travaux ont montré l’importance hydrologique des états de surfaces puisqu’ils conditionnent la redistribution des pluies au Sahel (C. PEUGEOT et al., 1997, p. 196 ; C. VALENTIN et al., 2004, p.292 ; O. MALAM ISSA et al., 2011, p.26). Par ailleurs, des mesures physiques ont été réalisées sur les différents états de surface caractéristiques identifiés sur le site de Melé Haoussa. La texture, la densité sèche et la conductivité hydraulique sont les trois principales variables mesurées.

Pour déterminer la texture, des échantillons de sol ont été prélevés en surface (0 – 3cm) puis analysés par diffraction laser en vue de déterminer les diamètres et proportions des classes texturales composants les échantillons. L’analyse granulométrique par diffraction est une technique de mesure indirecte couramment utilisée en sciences du sol pour déterminer la distribution des matériaux particulaires. En effet, lorsqu’un faisceau lumineux éclaire une particule, on observe des franges de diffraction dont l’intensité de rayonnement diffracté et l’angle de diffraction sont fonctions de la taille de particule (H. DENIS, 2020, p.1). L’angle est d’autant plus grand que la particule est petite. Les images projetées des particules par l’unité optique sont ainsi calculées sous forme de fréquence à partir d’un modèle de diffusion, en fonction de distributions granulométriques théoriques (F. MICHEL ET L. COURARD, 2006, p.42). Les données texturales sont ici utilisées pour analyser les distributions des fréquences relatives et cumulées et leurs implications sédimentologiques.

La densité sèche correspond à la masse sèche du sol pour une unité de volume. Elle renseigne sur la compaction de sol. Elle est généralement mesurée à l’aide d’un cylindre de volume connu (100 cm3 dans notre cas) sur un sol homogène et relativement humide. Pour déterminer sa valeur, l’échantillon ainsi prélevé est séché à l’étuve pendant au moins 48 h à 105°C. Sa valeur s’obtient en rapportant la masse sèche du sol sur le volume du cylindre d’échantillonnage. Elle est donc exprimée en unité de masse par unité de volume. Plus sa valeur est élevée, plus le sol est induré. 

Enfin, la conductivité hydraulique est une propriété hydrodynamique qui caractérise l’aptitude d’un sol à laisser circuler l’eau. Elle permet d’appréhender indirectement les propriétés de la structure de sol, notamment la porosité. Elle est d’autant plus élevée que le sol est poreux. C’est une propriété intrinsèque pour un sol donné à un instant donné. La conductivité hydraulique est ici mesurée à deux niveaux, en surface (entre 0 – 3 cm) et en subsurface (entre 3 – 6 cm) à l’aide du dispositif de la tensio-infiltrométrie. Ce dispositif est constitué d’un infiltromètre à disque et de deux tensiomètres (Photo 1).

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Une description détaillée de ce dispositif et de ses principes pourra être retrouvée dans J-P. VANDERVAERE et al. (1997, p.212), M. MALAM ABDOU et al. (2015, p.273).

1.3. Données collectées à l’échelle du département de Tillabéri

Les informations recueillies à cette échelle portent sur les productions agricoles et sur le ravinement du sol. Ainsi, les données sur les productions et sur les superficies emblavées annuelles du département ont été recueillies auprès de la direction régionale des statistiques agricoles de Tillabéri. Ces informations couvrent la période de 1995 à 2019. Les productions ont été évaluées à l’aide de la méthode de « carré de rendement » qui procède par l’échantillonnage des zones cultivées représentatives de la région et par l’évaluation de la quantité de production (en tonne ou Kg). Les données utilisées ici sont des valeurs annuelles. Chaque année est donc représentée par une seule valeur par type de culture (mil, sorgho, niébé, arachide). Les données des surfaces emblavées et des productions céréalières acquises ont été utilisées pour calculer le rendement en rapportant la production sur l’unité de surface.

Outre ces données, une cartographie diachronique de ravinement est effectuée afin d’analyser l’état de dégradation des sols à l’échelle du département. Pour ce faire, les drains d’ordre 1, 2 et 3 de la classification de A.N. STRAHLER (1957, p.917) ont été inventoriés en utilisant des images satellitaires des deux périodes différentes (1996 et 2014). Des densités de drainage ont ensuite été déterminées en rapportant la somme de longueur des drains (tout ordre confondu) sur la superficie du département.

2. Résultats et discussion

2.1. Caractérisation structurale de l’encroûtement des sols

Cette caractérisation se base sur l’analyse paysagique et sur la description des propriétés texturale et structurales des états de surface. Ainsi, six principaux types de surface ont été identifiés sur le site de Melé Haoussa à savoir la croûte biologique (Biol), la croûte d’érosion (ERO), la croûte structurale de jachère (ST-Jac), les surfaces cultivées (Cult), la croûte gravillonnaire (C-Grav) et l’affleurement de granite altéré (Granite). La croûte biologique (BIOL) est une mince pellicule organo-minérale qui se forme suite à l’apport dans le sol des éléments organiques par des micro-organismes photosynthétiques qui colonisent les sols. Sur le terrain, elle est généralement associée aux croûtes structurales (ST-Jac) ou à la croûte d’érosion (ERO)  (O. MALAM ISSA et al., 1999, p.184). Les croûtes structurales sont composées d’un ou de plusieurs micro-horizons qui se forment par réarrangement in situ des particules sous l’impact des gouttes de pluies (C. VALENTIN & L-M. BRESSON, 1992, p.235). Au stade ultime de leurs évolutions, elles forment la croûte d’érosion (ERO) qui est constituée d’une fine couche minérale, compacte et lisse, à l’inverse des surfaces cultivées (Cult) composées des surfaces élémentaires rugueuses. De ce fait, celles-ci sont considérées comme poreuses du fait des sarclages qu’elles subissent. Quant aux croûtes gravillonnaires, elles sont généralement composées des charges grossières, de la taille de graviers à cailloux, incluses dans une pellicule plasmique (A. CASENAVE ET C. VALENTIN, 1992, p.237). Enfin, les surfaces granitiques (Granite) se caractérisent par l’affleurement des dalles granitiques altérées plus ou moins couvertes d’arènes. Ces six surfaces caractéristiques peuvent être regroupées en trois classes selon leurs processus de formation, leurs dynamiques et leurs usages (Tableau 1).

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De ces trois groupes, seule la classe des OPS est ici considérée comme indicatrice de de dégradation des sols par encroûtement, et donc de « l’hypertension des sols». En effet, la croûte d’érosion (Photo 2) est particulièrement considérée comme l’un des principaux indicateurs paysagiques de la dégradation des sols. Quant à la croûte biologique (Biol), son rôle écologique est plutôt mitigé sur fond de débat entre indication de la fertilité et de la dégradation des sols. Mais O. MALAM ISSA et al. (2011, p.27) ont finalement montré qu’elle augmente le ruissellement lorsqu’elle est associée à la croûte ERO et le réduit si elle couvre les croûtes structurales de jachère. 

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Dans cette étude, la croûte biologique est considérée comme un indicateur de dégradation d’autant plus que ses caractéristiques, comparées à celles des autres types de surface, sont plus proches de celles de la croûte ERO. En effet, l’analyse granulométrique des échantillons prélevés sur les différents types de surface montre que les sols composants les croûtes biologiques et d’érosion ont une texture limono-sableuse. Aussi, les courbes granulométriques présentent-elles une distinction bien nette entre les OPS (croûtes Biol et ERO) et l’occupation des sols (ST-Jachère et Cult.) au départ des graphiques, soit au diamètre caractérisant l’argile et le limon (Figure 2).

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En effet, les courbes des fréquences cumulées (Figure 2A) des OPS ont une ascension, plus importante, aux diamètres compris entre 1-120µm. Ces courbes, de type sigmoïde monodispersé, témoignent d’une distribution irrégulière des particules (A. MUSY ET M. SOUTTER, 1991, p.23) qui privilégie ici la gamme des éléments fins et sont très caractéristiques des sols dunaires. Les courbes des proportions pondérales (Figure 2B) montrent que le diamètre des modes principaux des échantillons est de l’ordre de 200 µm. En outre, les OPS présentent un mode secondaire moins prononcé de diamètre compris entre 15-20µm, soit des diamètres correspondants typiquement au limon. Ces modes permettent d’affirmer que ces OPS sont formées grâce aux processus hydro-éoliens.

Par ailleurs, le Tableau 2, présentant les valeurs de densité sèche des différents types de surfaces, montre la différence des OPS, caractéristiques de l’hypertension de sol, des types d’occupation des sols. La densité apparente des sols des OPS dépasse 1.6 g/cm3. Ces valeurs impliquent une faible aération des sols, et donc une faible respiration des racines. Cela est confirmé par les faibles valeurs de porosité (f).

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La valeur de porosité donne, en effet, des indications essentielles sur les propriétés physiques qui assurent à la plante son alimentation en eau et la respiration de ses racines. Les valeurs de porosité ainsi trouvées sont du niveau « mauvais » pour les OPS et du niveau « médiocre » pour les surfaces cultivées et en jachères.

2.2. Caractérisation fonctionnelle de l’encroûtement des sols

On analyse ici une caractéristique fonctionnelle du sol, en l’occurrence la conductivité hydraulique. Elle est directement déterminée in situ en vue d’analyser le comportement hydrodynamique des états de surface. Les mesures réalisées à deux niveaux permettent ainsi de diagnostiquer la stratification verticale des horizons superficiels. La Figure 3 présente le résultat des mesures. On constate qu’en surface, les valeurs de conductivité hydraulique des OPS (Croûtes ERO et Biol) sont de l’ordre de 10 mm/h alors que sur les surfaces cultivées et en jachères, elles dépassent les 20 mm/h, soit au moins le double de celles des OPS.

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En subsurface, les conductivités hydrauliques sont plus élevées. Elles sont 4 à 6 fois plus grandes que les valeurs superficielles des OPS. Cette variation de la conductivité confirme, d’une part, la stratification verticale des sols encroûtées (Photo 3) signalées par plusieurs autres sous les vocables de micro-horizons ou de couches plasmiques superficielles (C. VALENTIN, 2005, P. 183 ; O. MALAM ISSA et al., 2009, p.52). Elle justifie, d’autre part, l’excès ou l’occurrence des ruissellements anormalement élevés même sur des sols globalement sableux (J.M.K. AMBOUTA, 1994, p.26).

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C’est ce phénomène qui est qualifié « d’hypertension » dans ce travail. En effet, selon le principe hortonien de genèse du ruissellement, ce dernier ne se déclenche que lorsque l’intensité de pluie dépasse la capacité d’infiltration des sols, assimilée ici à la conductivité hydraulique. Les conductivités hydrauliques des OPS étant très faibles, le ruissellement se produit alors même lors des averses faiblement intenses (de l’ordre de 15 mm/h) et avant même que les couches sous-jacentes (Photo 3) ne soient saturées.    

Le ruissellement est ainsi principalement contrôlé par la croûte et non par le sol sous-jacent. Si la croûte superficielle n’existait pas et en considérant les conductivités hydrauliques des sols sous-jacents, il faudrait une pluie intense de l’ordre de 40 – 50 mm/ h  pour produire le ruissellement sur ces derniers. Ainsi, l’encroûtement superficiel est l’un des principaux facteurs qui modifient les processus de redistribution de la pluie. Plusieurs auteurs ont signalé ses impacts sur l’augmentation des ruissellements et des inondations au Sahel (O. AMOGU et al., 2015, p.88 ; L. DESCROIX et al., 2018, p.7), d’où des conséquences environnementales et socioéconomiques.

2.3. Conséquences environnementale et socioéconomique de l’encroûtement des sols

La conséquence environnementale analysée ici est le ravinement qui est l’une des manifestations de la dégradation des sols. Il résulte de la prédisposition texturale ou structurale des sols à l’érosion. Conformément au diagramme de F. HJULSTRÖM (1935), le sable fin (diamètre compris entre 40 – 200 µm) correspond à la texture la plus facilement érodible mais aussi la plus susceptible à l’encroûtement selon J.M.K AMBOUTA (1994, p.25). Tous les échantillons analysés dans ce travail ont leurs modes principaux dans le sable fin (Cf. Figure 2B) qui est ainsi la texture la plus fréquente. L’abondance de cette texture prédispose donc intrinsèquement les sols de la zone d’étude à l’encroûtement et à l’érosion par ravinement. Plusieurs facteurs interviennent dans le processus d’encroûtement superficiel des sols parmi lesquels l’intensité de la pluie et l’érosion éolienne. L’intensité des pluies influence l’encroûtement à travers l’énergie cinétique des gouttes des pluies. La force de battance de ces gouttes est d’autant plus grande que l’intensité des pluies est élevée (Y. Le BISSONNAIS, 2010, p.36). Ainsi, elle entraine l’enlisement progressif des rugosités superficielles et la formation des croûtes (A. VALENTIN & L-M. BRESSON, 1992, p.240). L’érosion éolienne intervient à travers soit la déflation, du fait des transferts des particules superficielles meubles et de l’affleurement de la couche plasmique sous-jacente (A. ABDOURAHAMANE TOURE et al., 2011, p.209), soit l’accumulation absolue des particules fines qui s’encroûtent à cause des éléments liants tels que le limon et le sable fin (J.M.K. AMBOUTA et al., 1996, p.273). L’encroûtement des sols implique une baisse d’infiltration, tel que montré ci-haut, et augmente le ruissellement. En conséquence, le ravinement se développe pour accentuer la dégradation physique des sols. La Figure 4 présente l’évolution des réseaux hydrographiques entre 1996 et 2014 à l’échelle du département. Seuls les cours d’eau des 3 premiers ordres de Strahler sont analysés. Globalement, on remarque que les chevelus hydrographiques sont plus denses en 2014.

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La densité de drainage est passée de 0.11 à 0.17 km/km². L’évolution est peu perceptible, certes, mais en termes de distance, cela représente une augmentation de plus de 285 Km linéaire en 18 ans, soit une vitesse de ravinement de près de 16 km chaque année.

 En analysant l’évolution par ordre du chevelu hydrographique, on remarque que le développement des cours d’eau d’ordre 1 est le plus spectaculaire (Tableau 3). En effet, 20 nouveaux cours d’eau de cet ordre se sont créés en moins de 20 ans auxquels s’ajoute l’allongement de ceux existants depuis 1996 par érosion régressive. Il en résulte un quasi doublement de la longueur de ravinement. Pour les cours d’eau d’ordre 2 et 3, les extensions sont respectivement de 54 % et de 8 %. Ces manifestations sont donc liées à l’encroûtement des sols qui accélère le ruissellement superficiel.

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La conséquence de la dégradation des sols par encroûtement et ravinement se répercute directement sur la vie socioéconomique de la population en affectant les terres arables ainsi que d’autres domaines d’intérêt général, tels que la pollution des eaux, la perte de biodiversité…D’après les travaux de la FAO, le Niger perd près de 80 000 ha de terres cultivables chaque année (FAO, 2005, p.2). Ainsi, pour satisfaire les besoins alimentaires croissants, les agriculteurs ne cessent d’augmenter les surfaces mises en culture. La Figure 5 montre l’évolution des surfaces emblavées par le mil et le sorgho entre 1995 et 2019. On observe une augmentation interannuelle des surfaces cultivées et particulièrement celles du mil.

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La dégradation des sols s’explique principalement par les impacts des sécheresses et de l’utilisation non durable des terres agricoles résultant des pressions démographiques. Du point de vue systémique, l’évolution de la dégradation des sols s’inscrit dans une boucle de rétroaction positive dans laquelle les forçages pluviométriques et démographiques impliquent une extension des zones cultivées qui amplifie à son tour la dégradation des sols. Dans cette posture, l’extension des surfaces cultivées implique la dégradation des terres et traduit l’insatisfaction des besoins céréaliers à l’échelle du Département. En effet, la Figure 6 montre que le ratio des céréales (Mil + Sorgho), qui était croissant entre 1995 et 2004 est devenu stable, voire décroissant à partir de cette date pendant que la population du département augmente à un rythme annuel de 2.2 % (INS, 2018). Ainsi, depuis 2005, le ratio céréalier (Mil et Sorgho) moyen et d’environ 210 Kg/habitant/an. Il est inférieur au besoin moyen annuel qui est de l’ordre de 240 Kg/habitant (J-P. GUENGANT ET M. BANOIN, 2004, p.21). La non couverture de ces besoins entraine une sous-alimentation et une paupérisation de la population. Ce constat est précédemment rapporté par Steichen qui montre que les populations des zones touchées par la dégradation physique des sols et la baisse de productivité sont souvent pauvres et sous-alimentées (P. STEICHEN, 2013, p.598). Ce qui laisse alors déduire un lien entre la santé des sols d’un espace donné et la santé humaine et socio-économique de ses habitants. Les propos rapportés dans Le MONDE (2020, p.2) affirmant que « les terres dégradées mènent à des vies dégradées » sont très explicites sur ce point. Le même article notifie que « aucune civilisation n’a survécu à la mort de ses sols ». Cela devient très préoccupant en considérant la vitesse accélérée de dégradation actuelle des sols, de l’ordre de 1 cm/an d’après les travaux de T. GENDRE et al. (2011, p.23) et de la lente formation des sols par altération des roches, estimée entre 3 – 8 cm en 1000 ans (P. BRABANT, 2008, p.16). La disproportion entre la formation et la dégradation conduit inexorablement vers la rupture d’équilibre. De ce fait la gestion durable des sols devient une impérative d’autant plus que c’est le capital unique de l’humanité et qui est de surcroit non renouvelable à l’échelle de la vie humaine. Comprendre la santé des sols à travers ses symptômes apparents et cliniques permettrait de prendre des dispositions de leurs gestions adéquates pendant qu’il est encore temps.

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Conclusion

Le diagnostic de l’état sanitaire de sol effectué dans ce travail montre que les sols du département de Tillabéri connaissent une dégradation de leurs propriétés physiques. Cela est mis en évidence par l’encroûtement des sols en surface caractérisé à l’aide de la méthode de la tensio-infiltrométrie. La croûte d’érosion et la croûte biologique sont les deux principaux indicateurs de l’altération de la santé de sol. Ces croûtes se forment sous l’effet des agents et processus morphogéniques actuels. Aussi, leur développement est-elle influencée dans la zone d’étude par la texture des sols, dominée par de particules dont les diamètres sont inférieurs à 200 µm. Le développement des croûtes implique une stratification verticale du sol et une faible infiltration, de l’ordre de 10 mm/h sur la croûte. Cette dernière étant en surface, produit alors beaucoup de ruissellement avant même que le sol sous-jacent ne soit humecté ou saturé. En conséquence, le ruissellement est anormalement élevé au cours des 20 dernières années comme le témoigne l’évolution de la densité du drainage à l’échelle du département. Cette évolution indique une dégradation environnementale qui se répercute par ailleurs sur la production céréalière. Le ratio de production, estimée à 210 kg/ha/an est inférieur au besoin moyen national et décroit depuis le début des années 2000, d’où une sous-alimentation de la population. Finalement, la qualité et la quantité des biens et services écosystémiques exploités par l’homme sont intimement liés à la santé des sols. Un sol malade appauvrit la population et entraine une vie peu décente. Il est donc nécessaire d’œuvrer pour une gestion durable des sols.

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Auteur

1Département de Géographie, Université de Zinder, (Niger), moussa.malamabdou@gmail.com

 

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Date de parution
30 sep 2020