Introduction
Dans leur quête de terrain à bâtir, certains habitants du quartier d’Avénou situé au nord-ouest de Lomé ont pris d’assaut une dépression fermée, quasiment à sec toute l’année, aux premières années de son occupation (1980) pour y construire leurs maisons. La densification des habitations qui s’en est suivi avec le temps a imprimé une nouvelle dynamique aux eaux de ruissellement qui s’est traduite, dans les faits, par des inondations récurrentes. Ces inondations quasiment annuelles sont plus ou moins supportables par les riverains qui mettent en place des dispositifs de lutte contre l’inondation. Cependant, dans la nuit du 16 au 17 mars 2019, les populations riveraines de cette dépression ont été réveillées par une inondation impressionnante, suite à une pluie diluvienne. Cette inondation meurtrière suscite des interrogations en ce qui concerne les causes de sa survenue dans cette dépression. Ainsi, quelles sont les causes de cette inondation dans une dépression qui, aux dires des riverains, n’a jamais connu une inondation d’une telle ampleur ? Quels sont les impacts de cette inondation sur le cadre de vie de la population riveraine ?
Le quartier d’Avénou à l’instar des autres quartiers de la périphérie nord de Lomé est situé sur le plateau de Tokoin, un des maillons des plateaux détritiques d’âge Néogène caractérisant le bassin sédimentaire côtier (A. B. Blivi, 1997, p. 176). Ces plateaux de « terre de barre » sont truffés de dépressions fermées de diamètres variant entre 100 et 600 m (Gnongbo, 2017, p. 46). Celle d’Avénou sur le front nord-ouest qui fait l’objet de cette étude est située entre le 6°10’30" et 6°11’0" de latitude nord et le 1°11’0" et 1°11’30" de longitude est (figure 1).