La gestion des boues de vidange constitue un véritable problème d’assainissement urbain dans le Grand-Nokoué du Bénin. Cette étude vise à analyser la gestion des boues de vidange dans le Grand-Nokoué du Bénin. L’approche méthodologique utilisée est axée sur la collecte des données, leur traitement et l’analyse des résultats. L’enquête de terrain est réalisée auprès 1000 ménages (disposant ou non des services autonomes d’assainissement). Les entretiens ont été réalisés avec un guide d’entretien adressé aux vidangeurs, agents des sites de traitement et autorités municipales. Elle a été complétée par des observations en milieu réel.
Il ressort de l’analyse des résultats obtenus que 91,78 % des ménages possèdent des latrines dans le Grand Nokoué. De cette proportion, près de la moitié des latrines (48,26 %) sont de type traditionnel et non étanche, laissant (51,74 %) de ménages équipés de latrines à fosses ventilées et à fosse septique. Les 08,22 % de ménages restant utilisent des latrines dont ils ne sont pas propriétaires soit des latrines publiques ou défèquent dans la nature. Ceci facilite la prolifération de plusieurs vecteurs de maladies et la pollution de l’environnement. Face à cette situation, les mesures comme la sensibilisation de la population sur l’hygiène et assainissement, la construction des latrines plus adéquates, utilisation des équipements de protection par les vidangeurs, la construction des stations de traitement des boues de vidange répondant aux normes et une gestion participative de toutes les parties prenantes s’avère être nécessaire.
The management of feacal sludge constitutes a real urban sanitation problem in the Grand Nokoué of Benin. This study aims to analyze the management of feacal sludge in the Grand Nokoué of Benin. The approach used is by objective and is focuses on the collection of data, their processing and the analysis of the results. The field survey is carried out among 1000 households (With or without independent sanitation services). The interviews were carried out using an interview guide addressed to empties, treatment site agents and municipal authorities. It was supplemented by observations in a real environment.
It appears from the analysis of the results obtained that 91,78% of households have latrines in the G N. Of this proportion, almost half of the latrines (48,26%) are of the traditional type and not waterproof, leaving (51,74%) of households equipped with ventilated pit latrines and septic tanks. The remaining 08,22% of households use that they do not own, either public latrines or defecate in the open. This facilitates the proliferation of several disease vectors and environment pollution. Faced with this situation, measures such as raising awareness among the population on hygiene and sanitation, the construction of more adequate latrines, the construction of fecal sludge treatment stations meeting standards and participatory management of all stakeholders proves to be necessary.
Introduction
Le monde actuel est en pleine urbanisation. Entre 2016 et 2045, le nombre de citadins devrait augmenter de 50 %. Il passerait de 4 à 6 milliards de personnes. Une grande partie de cette croissance est enregistrée dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire (United Nations, 2015 ; World Bank, 2016). La croissance rapide des villes d'Afrique de l'Ouest en général et celles du Bénin en particulier et la multiplication des zones d’habitations spontanées rendent le problème de l’assainissement urbain particulièrement complexe. Malheureusement, de nombreuses villes sont encore dépourvues de réseaux d’égouts et, même lorsque ces infrastructures existent, elles sont souvent limitées aux quartiers des affaires et aux zones à haut revenu (H. KOUANDE 2006 p 21). Cette situation amène les ménages à se doter de leurs propres installations sanitaires.
Par ailleurs, bien qu’un grand nombre d’habitants des villes des pays à revenu faible ou intermédiaire utilisent des dispositifs d’assainissement à la parcelle, il n’existe généralement pas de filière de gestion des boues de vidange. Il est évident que la gestion des boues constitue un besoin crucial auquel il faut répondre et qu’elle continuera à jouer un rôle essentiel dans le domaine de l’assainissement au niveau mondial à l’avenir (K. BADJI, P. H. DODANE., M. MBEGUERE, D. KONE, 2011).
Au Bénin, l’assainissement collectif (égout) est absent. Ainsi, la grande majorité des familles a recours à un système d’assainissement autonome, constitué principalement de latrines à fosses simples et de fosses septiques. Lorsque ces ouvrages sont pleins, cela nécessite une vidange et une gestion des boues vidangées est inévitable. Cette gestion des boues de vidange dans les villes est confrontée à plusieurs défis majeurs d’ordre financier, institutionnel, technique, environnemental et social (G GIACOMO et al., 2014 p 51). En effet, dans la majorité des villes du Bénin, la chaîne de l’assainissement autonome n’est pas prise en compte dans son intégralité, c’est-à-dire du maillon production, passant par la vidange, le transport de même que le traitement et la valorisation. Plusieurs projets jusqu’ici se sont focalisés sur la réalisation des latrines, qui n’est que le maillon production de la chaîne.
Or la gestion durable sous-entend l’intégration des maillons intermédiaires et aval de cette chaîne de l’assainissement, qui comprend la vidange, le transport, le traitement et la valorisation. Cette gestion intégrale a aussi pour but de créer de la valeur au produit de la chaîne et permettre ainsi de prendre en charge le financement de la chaîne.
Au vu de tous ces problèmes et ces opportunités, ce travail vise à étudier est les méthodes de traitement des boues de vidange et les effets sur la santé humaine et environnemental dans le Grand Nokoué du Bénin afin de proposer une meilleure approche de gestion et de valorisation des boues de vidanges conformément aux normes ISO qui règlementent la filière.
