Occupation des sols et stagnation des eaux pluviales à Nanga, dans l’Arrondissement 6 Ngoyo à Pointe-Noire (République du Congo)

Résumé

Le quartier Nanga, situé dans de l’arrondissement 6 Ngoyo, est en cours d’occupation depuis 1999. Cette occupation, commandée par la forte croissance démographique de Pointe-Noire, est affectée par le non drainage des eaux pluviales, témoignant ainsi de la défaillance des politiques de lotissement au Congo. Cette défaillance a pour conséquences directes, la stagnation des eaux pluviales sur les voiries urbaines. Ce phénomène dégrade l’environnement, cause les problèmes de santé publique et affecte la mobilité des personnes et des biens. La recherche documentaire, la collecte et le traitement des données constituent la méthodologie de ce travail. Le traitement des images Landsat 7 (2000 et 2010) et 8 (2020) de Nanga, montre qu’au niveau de l’occupation des sols, la classe du bâti a progressé avec un Tg dépassant 10 000%. Les Sn ont régressé de -21,92% (Taux de changement global), suivi de la classe d’Eucalyptus avec un Taux de changement global de – 100%. Aussi, sur 18 échantillons des eaux stagnantes traités, la moyenne des surfaces occupées est de 656 m2. L’eau stagnante 18 est la plus importante pour une surface occupée de 2307 m2 et la plus faible est l’eau stagnante 15 avec 103 m2. Cette situation est aggravée par l’agressivité du trafic qui a un trafic moyen journalier supérieur à 50 véhicules par jour, créant des ornières qui sont les espaces de stagnation des eaux pluviales. Dans les conditions où les hauteurs moyennes des pluies mensuelles estimées à 200 mm en saison pluvieuse, les eaux stagnantes sont inévitables. De même le relief caractérisé par un bas plateau avec des pentes inferieures à 5% favorise ce phénomène. L’aménagement des systèmes de drainage et la sensibilisation des populations sur la gestion des eaux pluviales peuvent résoudre ce problème.

Abstract

Nanga district, located in the 6th arrondissement Ngoyo, has been under occupation since 1999. This occupation, driven by the strong demographic growth of Pointe-Noire, is affected by the non-drainage of rainwater, thus testifying to the failure of subdivision policies in Congo. This failure has as direct consequences the rainwater stagnation on urban roads. This phenomenon degrades environment, causes public health problems and affects people mobility and goods. Documentary research, data collection and processing constitute the methodology of this work. The processing of Landsat 7 (2000 and 2010) and 8 (2020) images of Nanga, shows that at the level of land use, the built class has progressed with an overall rate of change exceeding 10,000%. The Sn class decreased by -21.92% (overall rate of change), followed by the Eucalyptus class with an overall rate of change of -100%. Also, out of 18 treated standing water samples, the average occupied area is 656 m2. Stillwater 18 is the largest with an occupied area of 2307 m2 and the smallest is stillwater 15 with 103 m2. This situation is aggravated by the traffic aggressiveness, which has an average daily traffic of more than 50 vehicles per day, creating ruts which are the stagnation spaces for rainwater. In conditions where the average monthly rainfall is estimated at 200 mm in the rainy season, stagnant water is inevitable. Similarly, the relief, characterised by a low plateau with slopes of less than 5%, favours this phenomenon. The drainage development systems and population sensitisation on rainwater management can solve this problem.

Introduction

L'étude de la dynamique de l’occupation des sols s’avère de plus en plus indispensable, à la fois pour la connaissance d’un territoire et pour son aménagement (K. D. KPEDENOU, T. BOUKPESSI, T.T.K. TCHAMIE, 2016, p.138). Cependant, cette dynamique de l’occupation des sols en milieu urbain et périurbain en Afrique subsaharienne, contribue à la dégradation de l’environnement des villes à travers des phénomènes géomorphologiques. Ces phénomènes sont dus à la fois à la dynamique de l’occupation anarchique des sites à risque et à la mauvaise gestion des eaux pluviales (GEP). Selon P. CHRISTIAN (2016, p.76), la GEP en milieu urbain se révèle de plus en plus inadapté dans le contexte actuel d'extension des villes dans le monde. En matière de lotissement, l’aménagement des systèmes de drainage des eaux pluviales est donc très important, pour maitriser les ruissellements et épargner les nouveaux quartiers des phénomènes d’érosion hydrique et d’inondation.

Au Congo, si certains centres urbains sont affectés par l’érosion hydrique, d’autres par contre sont dégradés par la stagnation des eaux pluviales. C’est le cas de la ville de Pointe-Noire, dont l’étalement, depuis près de 2 décennies ne s’accompagne plus de politiques de lotissement adéquat. Le quartier Nanga né vers la fin des années 1990, mal loti et non équipé en systèmes de drainage, est affecté par la stagnation des eaux pluviales. Il est difficile de parcourir les voiries urbaines in situ, sans être confronté aux eaux stagnantes qui occupent d’importantes surfaces, gênant la mobilité piétonnes et automobiles. Cette situation prouve à suffisance que l’occupation des sols ne se fait pas dans le respect des normes d’aménagement qui inclue le lotissement avant la vente des parcelles ou des domaines aux particuliers (I. A.W. M’BOUKA MILANDOU, 2021, p.224).

Dans cette étude il s’agit d’analyser l’occupation des sols et son influence sur la stagnation des eaux pluviales dans ce quartier. Il s’agit de façon spécifique, de quantifier l’occupation du sol à partir des méthodes de télédétection spatiale, de quantifier les eaux stagnantes tout en analysant les facteurs explicatifs de ce phénomène.

Catégorie de publications

Date de parution
30 sep 2022