Savoirs locaux et pratiques culturelles de gestion durable de la biodiversité spécifique en pays kabyè (Nord-Togo)

Résumé

La gestion durable de la biodiversité n’est pas un concept nouveau pour les populations du Nord-Togo. Les Kabyè ont développé, de façons endogènes, un ensemble de connaissances relatives à la biodiversité. Ces savoirs leurs permettent d’utiliser durablement leur biodiversité dans un contexte de fortes pressions anthropiques et de changement climatique. Cette étude a pour objectif d’examiner les connaissances ethnobotaniques et ethnozoologiques des Kabyè et d’analyser dans quelle mesure les différentes pratiques culturelles inhérentes participent à la gestion durable des espèces. La démarche méthodologique s’est articulée autour d’enquêtes ethnobotaniques et ethnozoologiques couplées d’une recherche documentaire et l’observation directe. Les résultats montrent que les Kabyè ont une parfaite connaissance de la biodiversité de leur milieu. Ils ont une taxonomie leur permettant de désigner et de reconnaître les différentes espèces. Ils passent par les contes, les chants, les mythes et les légendes pour véhiculer le message relatif à l’importance de la biodiversité et de sa protection. La sacralisation des espèces et des écosystèmes, l’usage des anthroponymes et les cérémonies traditionnelles sont des pratiques culturelles permettant aux Kabyè de conserver durablement leur biodiversité. Les savoirs et pratiques culturelles de conservation de la diversité biologique en pays Kabyè sont donc des valeurs que doivent prendre en compte les organismes qui s’intéressent à l’environnement et aux politiques en matière de la biodiversité.

Abstract

The sustainable management of biodiversity is not a new concept for the populations of North Togo. The Kabyè have developed, in endogenous ways, a body of knowledge relating to biodiversity. This knowledge enables them to make sustainable use of their biodiversity in a context of strong anthropogenic pressure and climate change. The objective of this study is to examine the ethnobotanical and ethnozoological knowledge of the Kabyè and to analyze the extent to which the various inherent cultural practices participate in the sustainable management of species. The methodological approach was articulated around ethnobotanical and ethnozoological surveys coupled with documentary research and direct observation. The results show that the Kabyè have a perfect knowledge of the biodiversity of their environment. They have a taxonomy allowing them to designate and recognize the different species. They pass through stories, songs, myths and legends to convey the message relating to the importance of biodiversity and its protection. The sacralization of species and ecosystems, the use of anthroponyms and traditional ceremonies are cultural practices enabling the Kabyè to conserve their biodiversity in the long term. Cultural knowledge and practices for the conservation of biological diversity in the Kabyè country are therefore values that must be taken into account by organizations interested in the environment and biodiversity policies.

Introduction

La conférence de Rio, tenue en juin 1992 à Rio de Janeiro, a établi la feuille de route d’un partenariat mondial sur le développement durable. L’Agenda 21, issu de cette conférence a encouragé la prise en compte des savoirs locaux, comme tremplin pour un développement durable (B. E. DIALLA, 2004, p. 4). Dès lors, plusieurs rencontres internationales sont organisées autour de ce concept.

Ainsi, en septembre 1992 a eu lieu la conférence internationale sur ‘‘Savoirs locaux et développement durable’’ aux philippines. En septembre 1993, une autre conférence, sur le même thème réunit les chercheurs du monde entier à Washington. En juin 1997 fut organisé à Toronto, la première Conférence mondiale sur le savoir et le développement. En 1998, la Banque Mondiale lance le programme « Savoirs locaux au service du développement » pour recueillir les connaissances et des pratiques de développement à base communautaire afin de les intégrer aux programmes qu’elle appuie. En 2001, s’est tenue à Ouagadougou un séminaire-atelier regroupant les chercheurs de l’Afrique de l’Ouest et du Centre sur les savoirs locaux.

Ces différentes initiatives de la communauté internationale et des chercheurs indiquent non seulement une prise de conscience claire de l’importance des savoirs locaux, mais également un changement de paradigme de développement. Les savoirs locaux, longtemps ignorés, sont à présent perçus comme le chaînon manquant du paradigme de développement (B. E. DIALLA, 2004, p. 4) à l’échelle mondiale et particulièrement en Afrique.

En effet, les communautés locales africaines ont depuis longtemps développé des savoirs en matière d’utilisation et de conservation de la biodiversité. Ces savoirs locaux, fruit de l’ensemble des informations que les personnes d’une communauté donnée ont développées dans le temps, sont basés sur l’expérience (A ADJI, 2007, p. 67). Ils s’adaptent au contexte culturel et à l’environnement local (M. H. MAÏGA, 2006, p. 14). Ils servent à maintenir en vie la communauté, sa culture et à assurer les ressources génétiques nécessaires pour sa survie.

Au Togo, ces savoirs relèvent des perceptions et croyances des populations pour qui les ressources biologiques représentent la source de vie et de spiritualité (T. BOUKPESSI, 2010, p. 22). En pays kabiyè, les valeurs traditionnelles ont, de tout temps, gouverné les relations entre l’homme et la nature, ainsi que les méthodes d’exploitation et de gestion des ressources naturelles (T. T. K. TCHAMIE, 2001, p. 104). Ces valeurs constituent un héritage collectif qui se transmet de génération à génération à travers les rites, chants, contes et légendes.

Les savoirs locaux, faits d’expériences techniques (O. BOGNOUNOU, 2001, p. 106), méritent donc d’être pris en considération au même titre que les méthodes scientifiques modernes de conservation de la biodiversité. La prise en compte de ces savoirs et pratiques traditionnelles des communautés locales dans les programmes nationaux de conservation de la biodiversité est d’une importance capitale pour une gestion durable de la biodiversité.

C’est dans cette optique que s’inscrit cette étude qui a pour objectif d’examiner les savoirs locaux et les pratiques culturelles de conservation de la biodiversité à travers une approche ethnobotanique et ethnozoologique en pays Kabyè. Cet article est structuré en quatre axes à savoir le cadre géographique, l’approche méthodologique, les résultats et la discussion.

1.Cadre géographique

Le pays kabyè se localise au nord-est de la région administrative de la Kara. Il se situe entre 9°23 et 10°01 de latitude nord et entre 0°55 et 1°24 de longitude est. Il est limité au nord par la préfecture de Doufelgou, au sud par la préfecture d’Assoli, à l’ouest par la préfecture de Bassar et à l’est par le Benin (figure 1).

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Le relief est constitué d’une chaîne de monts (massifs) qui s’alignent en arc du sud-est au nord-est. Il s’agit des monts Sirka, des massifs de Lama, de Farendè et de Boufalé. Ces monts (ou massifs) présentent des formes vigoureuses avec des sommets constitués de faciès rocheux. Ils sont en grande partie ceinturés par les dépressions périphériques. Des amas ou chaos de roches basiques y affleurent fréquemment, tandis que des témoins des plateaux voisins peuvent s’y maintenir sous formes de petites buttes à sommets tabulaires indurés. A l’est de ces massifs kabyè s’étend la vaste plaine benino-togolaise cuirassée sur l’axe Sirka-ketao-Pagouda-Solla jusqu’au Benin.

D’après les travaux de P. FAURE (1985), six types de sols se rencontrent en pays Kabyè. Il s’agit des sols peu évolués d’érosion, des sols minéraux bruts, des sols ferrugineux, des sols ferralitiques et des sols hydromorphes.

Le pays Kabyè est soumis à un climat tropical de type soudanien. Les totaux annuels de précipitations sont supérieurs à 1200 mm. La moyenne annuelle de température est de 27,96°C à Pagouda et de 26,80°C à Kara.

Les cours d’eau du pays kabyè appartiennent au bassin fluvial de la rivière Kara et la rivière Binah qui prennent leurs sources au Benin dans la chaîne d’Atacora. La Kara traverse la région du sud-est au nord-ouest en passant par la ville de Kara pour se jeter dans l’Oti à la frontière Togo-Ghana. On note sur sa rive droite les affluents comme, Kpelou, Nangba, et Massabo et sur sa rive gauche Kawa et Kpaya.

Sur le plan phytogéographique, le secteur d’étude est inclus dans la zone écologique II. C’est le domaine par excellence de la forêt dense sèche à Anogeissus leiocarpus ou à Monotes kertingii et Uapaca togoensis et des forêts claires à Isoberlinia doka et Isoberlinia tomentosa. De nos jours, ces formations sont dégradées par les activités humaines et sont transformées, pour la plupart, en savanes.

La population de la région connait une croissance rapide. Au recensement de 1960, la population était de 126 693 habitants. En 1981, elle est passée à 170 341 habitants. D’après le dernier recensement de la population et de l’habitat (RGPH, 2010) cette population est de 292 865 habitants.

L’agriculture reste la principale activité économique de la région. Il s’agit, d’une agriculture de subsistance. Les principales cultures sont : le Zea mays (maïs), le Sorghum bicolor (Sorgho), Dioscorea spp (igname), Arachis hypogea (arachide), Vigna unguiculata (niébé), Vigna subterranea (voandzou), Manihot esculenta (manioc), Ipomea batatas (patate douce) et Digitaria excilis (petit mil). Ce dernier, qui par le passé était cultivé avec faste dans la région, est de nos jours timidement cultivée par le Kabyè.

1.Approche méthodologique

L’approche méthodologique utilisée dans le cadre de cette étude est basée sur la recherche documentaire, l’observation directe et les enquêtes ethnobotaniques et ethnozoologiques.

La recherche documentaire a consisté à la collecte des données secondaires relatives aux savoirs et pratiques traditionnelles des Kabyè. Elle a été suivie de l’observation directe dans le but de compléter les insuffisances des témoignages qui risquaient de nuire à la qualité des informations.

Les enquêtes ethnobotaniques et ethnozoologiques ont débuté par une pré-enquête au cours de laquelle de brèves discussions avec la population cible ont eu lieu. Elle a permis d’ajuster le questionnaire. Les enquêtes proprement dites ont permis de cerner les relations qui existent entre les Kabyè et leur environnement à travers les questions ouvertes. Deux types d’enquête ont été utilisés dans ce cadre : l’enquête participative et l’enquête sélective. L’enquête participative a permis d’être acteur dans certaines pratiques traditionnelles enfin de toucher du doigt la réalité. Ainsi, le fait d’avoir participé aux pratiques culturelles, a permis d’apprécier les savoirs et pratiques traditionnels des Kabyè. L’enquête sélective s’est basée sur des entretiens privés. Elle a consisté à choisir des personnes ressources (chefs coutumiers, prêtres traditionnels, chasseurs, personnes âgées) qui maîtrisent bien le sujet. Ainsi, des rendez-vous ont été pris avec ces derniers pour des entretiens. Les ‘‘focus group’’ ont été aussi utilisés durant l’enquête. Les causeries-débats ont porté sur des questions relatives aux savoirs locaux et pratiques traditionnelles de conservation de la biodiversité.

Les données ethnobotaniques ont été collectées dans 14 cantons sur la base d’un échantillonnage raisonné. Le choix des cantons s’est fait en tenant compte du niveau des pratiques traditionnelles qui conservent mieux la biodiversité. La taille d’échantillon des cibles primaires est définie par la formule : 𝑁 = 𝑒𝑧2𝑝𝑞/𝑖2 avec N = la taille de l’échantillon ; e = effet grappe (2) ; i = précision (10%) ; z = écart type (1,96) correspondant au risque d’erreur 5% ; p = taux de couverture d’enquête le plus bas (0,65) ; q = 1-P. Au total, 380 personnes ont été enquêtées. Les données collectées ont été traitées grâce au logiciel SPSS.

3. Résultats

3.1. L’ethnotaxonomie, une preuve du savoir que les Kabyè ont de la biodiversité

Le Kabyè a une parfaite connaissance de la biodiversité de son milieu de vie. Il a mis en place une taxonomie pour identifier et reconnaître les différents éléments de la flore et de la faune (tableau 1).

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Les noms locaux attribués à certaines espèces sont évocateurs et démontrent cette connaissance du Kabyè de la biodiversité locale. Les noms des espèces font référence à leurs caractéristiques morphologiques ou à leurs usages (79%), à leur habitat (12%) ou aux effets de la plante sur l’homme (9%). Tridax procumbens est appelé Tchaferekissimiyè à cause de la couleur de ses feuilles qui ressemble à la carapace de la tortue. Ipomea eriocarpa est appelée Heounangbangou ou hanangbangou à cause de ses feuilles qui ressemblent aux oreilles du chien ou du mouton. Mollugo nudicaulis est appelé Ponoutamdou, c’est-à-dire « barbe de la chèvre ». Ha-zou, nom donné à Vernonia perrottetii fait référence à la « queue du chien ». Le nom Afagniou donné à Commelina benghalensis signifie « herbe du porc ». Cette connaissance locale sur les éléments de la flore et de la faune constitue un cadre de référence en matière de gestion et de protection de la biodiversité.

3.2. Les contes et chants comme moyens de sensibilisation sur la protection de la biodiversité

Les contes sont un moyen de protection de la biodiversité chez le Kabyè. Selon 86 % des enquêtés, les Kabyè se servent des contes pour sensibiliser la population sur la nécessité de protéger l’environnement. Ainsi, l’importance de la flore est soulignée dans plusieurs contes kabyè. Des versions imaginaires ont été développées par les sages (sossa) pour mettre en exergue l’utilité de la flore et de la faune dans la société à travers des contes transmis de génération à génération au sein de la communauté.

Les contes servent de canaux pour montrer le caractère mythique de certaines espèces végétales (selon 69% des enquêtés) et également pour véhiculer des messages sur l’importance de conserver la flore (81%) et de la faune (73%). A travers ces contes, des fonctions imaginaires et symboliques sont attribuées à certaines espèces végétales pour montrer leur importance dans la société (92% des enquêtés). Les espèces végétales dont les plus citées dans les contes kabyè sont : Afzelia africana (96% des enquêtés), Adansonia digitata (91% des enquêtés), Ceiba pentadra (72% des enquêtés), Blighia sapida (48% des enquêtés), Khaya senegalensis (43% des enquêtés).

La connaissance que le Kabyè a de la faune est aussi utilisée dans les contes, les chants et les proverbes. La quasi-totalité des contes en pays Kabyè ont pour acteurs principaux des animaux (98% des enquêtés). Des versions imaginaires sont développées dans les contes pour fournir des renseignements sur l’éthologie de certaines espèces animales. Ces contes jouent un rôle dans l’éducation des jeunes car ils leurs permettent d’avoir une connaissance empirique sur certains animaux et leurs classifications locales.

Selon 91 % des enquêtés, les chants qui animent les danses lors des cérémonies d’initiation et de mariage font allusion aux animaux. Dans le cas des chants de mariage par exemple, la jeune fille mariée est désignée du terme de Nenzem (Antilope). Les qualités de l’animal (Antilope) sont utilisées pour chanter les louanges de la mariée. L’usage de noms d’animaux dans les chants s’observe également dans les cérémonies d’initiation (Evala, Kondonna) des jeunes garçons. Dans ces chants, les louanges qui marquent les exploits des initiés sont souvent illustrées d’image d’animaux féroces. C’est le cas de Toyou (Panthera leo) et Kpowou (Panthera pardus) qui inspirent la force et le courage. L’utilisation des sobriquets d’animaux dans les chants d’initiation inspire la force et le courage chez l’initié à qui le chant de louange est adressé. En somme, le Kabyè a une connaissance empirique de la faune qui est ancrée dans ses pratiques culturelles (langue, contes, proverbes, chants).

3.3. Le mythe comme stratégie de protection des espèces

Le mythe est le moyen utilisé par le Kabiyè pour protéger sa flore. Il empêche l’utilisation anarchique et la destruction de certaines espèces végétales. Ces mythes puisent leur origine dans les traditions et perceptions des populations locales. Selon 58% des enquêtés, le mythe qui entoure une espèce est favorable à sa protection. Ainsi, lorsqu’elle est supposée abriter des esprits protecteurs ou lorsque son utilisation est supposée entraîner une quelconque malédiction, elle est ainsi protégée. D’après les enquêtes, l’utilisation de Gardenia aqualla/erubescens (selon 50 % des enquêtés), Annona senegalensis (23 %), Flacourtia indica (15 %), Stereospermum kunthianum (12 %) comme bois-énergie entrainerait des malédictions.

Certaines espèces végétales sont entourées de mythe parce qu’elles sont supposées abriter une divinité ou un esprit. C’est le cas de Adansonia digitata (91% des enquêtés) qui selon la croyance locale est l’habitat préféré des agolma (dieux), qui protègent la société contre les malheurs. C’est pour cette raison qu’en pays Kabyè, il est déconseillé d’abattre les individus de cette espèce. À ce sujet un proverbe Kabyè dit : « seul l’enfant qui ne connait la mort peut brûler ou abattre le baoba ». Euphorbia quadrangularis est, selon 68% des enquêtés, considéré comme une espèce qui chasse les mauvais esprits. A cause de ce mythe, il n’est pas rare de rencontrer l’espèce à l’entrée ou dans les voisinages des concessions habitées. Afzelia africana, selon le mythe qui l’entoure, est considéré, par 71% des enquêtés, comme l’incarnation ou la demeure du diable. Cette croyance inspire souvent une certaine crainte de cette espèce. Draceana arborea est, selon la croyance, considéré comme un arbre abritant des esprits maléfiques. Cette croyance entraîne une crainte d’être en contact avec l’espèce. Ce qui favorise le maintien des individus de cette plante. Euphorbia poissonii, selon 55% des enquêtés, est une espèce qui, épargnée dans un champ, éloignerait les esprits envieux et maléfiques.

3.4. Les cérémonies traditionnelles, un canal de préservation des espèces

Les plantes occupent une place importante dans les pratiques culturelles du Kabyè. Elles trouvent leur pleine importance dans les cérémonies funèbres, d’initiation et agraires. L’écorce du Ficus thoningii sert à fabriquer le cache sexe (localement appelé “Kpatarè”) pour le cadavre d’une femme. L’espèce Occimmum basilcum trempée dans de l’eau est utilisée lors des rites de purification après un enterrement. La tige fourchue du Ficus polita sert à nettoyer l’intérieur des tombes traditionnelles. À Tchitchao, après usage du Draceana arborea dans la danse “Kigbeleng” (cérémonie funèbre qui consiste à honorer la mémoire d’une vieille personne décédée), l’espèce est plantée devant la concession où s’est déroulée la cérémonie. Les feuilles de Anthocleista nobilis trempées dans de l’eau est utilisée dans le canton de Pagouda pour purifier la chambre et les vêtements d’une personne décédée dans des conditions tragiques. Dans la Binah, Euphorbia poissonii et Draceana arborea sont utilisés dans les cérémonies Donoutou (cérémonie cultuelle qui consiste à chasser l’esprit de la mort dans la localité). Lors de cette cérémonie, la route est « barrée » à la mort en plaçant à chaque carrefour les branches de Draceana arborea disposées en croix, tandis que la tige d’Euphorbia poissonii utilisée dans cette cérémonie est jetée loin des habitats. La tige d’Oxytenanthera abyssinica est utilisée dans la cérémonie d’initiation de la jeune fille “Akpenu”, la racine du Terminalia glaucescens sert de cure dent à l’initiée. Les racines du Ficus capensis et tiges de tamarindus indica sont utilisées dans la Binah, comme des fouets dans la cérémonie d’initiation Hiling où les jeunes initiés se fouettent tour à tour pour montrer leur courage et endurance.

L’usage des plantes dans les pratiques culturelles favorise leur protection. Les personnes enquêtées (100 %) ont toutes affirmé que certaines espèces doivent aujourd’hui leur sauvegarde à leur rôle dans les pratiques culturelles. Pour cette raison, elles sont soigneusement conservées à des fins utiles.

3.5. Les anthroponymes en pays Kabyè : un moyen de s’identifier aux espèces

Le caractère particulier accordé à certaines espèces végétales s’observe également dans les noms que portent les membres de certaines familles. En effet, les noms portés par certaines personnes montrent la relation qui existe entre le Kabyè et la flore. Cet attachement du Kabyè à la flore, s’observe dans l’usage des noms de végétaux comme patronyme ou pseudonymes. Au sein de la communauté Kabyè, certaines familles ou personnes portent des noms d’espèces végétales. Il s’agit des noms comme : Hêmou (Khaya senegalensis), Telou (Adansonia digitata), Kpizu (Blighia sapida), Wéré (Afzelia africana), Kolou (Anogeissus leiocarpus), Tchalou (Daniela oliveri), Tchangbayou (Vitex doniana), Komou (Ceiba pentadra) etc. L’usage de ces noms s’observe aussi bien dans le genre masculin que féminin. Dans le genre féminin, les noms sont spécifiques. C’est l’exemple de Wéréhalou (fille de Wéré) ou Telouhalou (fille de Télou).

Tout comme dans le règne végétal, les noms des animaux servent de patronyme chez le Kabyè. La relation qui existe entre les populations locales et certains animaux est décelée à travers leurs noms. C’est ainsi que certains sont appelés Kpowou (Panthera pardus), Toyou (Panthedra leo), Tchanzi (Chameleo sp), Tou (Loxodonta africana), Gniou (Caiman crocodilus).

D’après 92% des personnes interrogées, le nom d’une espèce que porte une personne peut symboliser son "egolmiyè” (dieu) ou l’importance culturelle de cette espèce dans la société. Les membres du clan ou des familles qui portent le nom d’une espèce, s’identifient donc à elle et participent à sa protection.

3.6. Pratiques religieuses des Kabyè, un moyen efficace de conservation de la biodiversité

Les pratiques religieuses occupent une place importante dans la vie des kabyè. Ils croient en l’existence d’un Dieu unique (Esso). Ce dernier a des messagers, des intermédiaires entre lui et les Hommes. C’est ainsi que les divinités et le culte des ancêtres prennent une place non négligeable dans la vie quotidienne du Kabyè. Ces divinités sont, la plupart du temps, dans des écosystèmes érigés en sites sacrés.

3.6.1.Les bois sacrés : sanctuaires de conservation de la biodiversité

Les bois sacrés sont des fragments de forêts, protégés pour des cultes religieux. Les enquêtes menées ont permis de recenser 142 bois sacrés dont la gestion est assurée par les communautés locales et au sein desquels est strictement interdit de couper un arbre, de chasser, de pêcher, de mettre le feu. Ces bois sacrés sont une réalité visible en pays Kabyè (tableau 2).

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Dans toutes les localités prospectées, il existe au moins un bois sacré. Ce qui dénote, l’ampleur de la conservation de la flore dans le milieu par les pratiques religieuses. Ces bois sacrés constituent un réservoir de la biodiversité dans un contexte de forte pression anthropique.

Les bois sacrés sont des lieux de résidence des dieux (100% des enquêtés) auxquels les populations locales assignent un rôle protecteur de leur village ou communauté. Selon 98% des enquêtés, c’est le lieu d’invocation des esprits pour prévenir ou éloigner des maux du village. C’est également un endroit où le Kabyè fait des cérémonies pour entrer en contact avec les dieux et les ancêtres (90% des enquêtés). Les bois sacrés constituent également des lieux où les populations vont solliciter de l’aide et l’assistance aux divinités (selon 96% des enquêtés).

Les bois sacrés servent de cadre pour les pratiques culturelles. Les rites d’initiation Kondonah (initiation du jeune garçon Kabyè) et Akpéma (initiation de la jeune fille Kabyè) se pratiquent dans les bois sacrés. Les bois sacrés sont gérés par les communautés locales. Cette gestion est essentiellement basée sur des lois coutumières (interdits et sanctions). Les interdits sont des règles à proscrire, dictées par une divinité qu’abrite un bois sacré. Ces interdits reposent sur la crainte d’attirer sur soi la colère de la divinité ou d’être taxé pour réparer les torts causés. Dans tous les bois sacrés, il est formellement interdit de couper un arbre, de mettre le feu, de ramasser des fruits, de chasser.

Les sanctions sont également utilisées pour protéger les bois sacrés. Elles sont des châtiments infligés à toute personne qui transgresse ou viole les interdits. La personne qui transgresse un interdit se trouve dans l’obligation de faire des sacrifices de réparation selon les exigences de la divinité. En cas de récidive, la personne a affaire avec la divinité qui manifeste sa colère sur elle ou sur toute la communauté. Les sanctions et interdits contribuent au renforcement de la protection des bois sacrés, lesquels renferment une grande diversité biologique.

3.6.2.Les espèces sacrées : une stratégie de conservation de la biodiversité

La sacralisation des espèces est une réalité en pays Kabyè. Selon 98% des enquêtés, les espèces de flore et de faune sont protégées à cause de leur importance religieuse.

En pays Kabyè, un arbre sacré est un arbre particulier, sensé abriter un fétiche, auquel une personne, une famille ou toute la communauté est liée. Elle demande à cet arbre-fétiche la protection, du succès, la santé, l’abondance des récoltes et le remercie en cas de bienfaits par des sacrifices et offrandes. Chaque clan en pays Kabyè a un ou plusieurs arbres-fétiches. Deux facteurs contribuent à l’abondance des arbres-fétiches ou sacrés en pays Kabyè :

  • Lorsqu’une personne quitte la maison familiale pour s’installer un peu à l’écart dans sa propre demeure, le fétiche protecteur de sa grande famille peut le suivre et incarner une espèce qui s’installe à côté de sa demeure.
  • Souvent un adepte peut avoir pour fétiche deux individus d’arbre différent qui jouent chacun une fonction donnée. Le cas, le plus rencontré dans certaine famille est l’espèce fétiche ‘’Adansonia digitata’’ qui a pour fonction de protéger les membres de la famille et le Hyphaene thebaica qui a fonction d’aider la famille dans le domaine de l’élevage.

La vénération des espèces contribue à la protection et la sauvegarde de certaines espèces végétales. Ces espèces considérées comme des "fétiches” sont épargnées des coupes. Chez le Kabiyè, n’est pas fétiche n’importe quel arbre. Seule, certaines espèces locales sont censées abriter des divinités (tableau 3).

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Les espèces animales font également l’objet de vénération. Dans toutes les localités sillonnées, la panthère (Panthera pardus) est citée par 94% des enquêtés comme une espèce sacrée. Cet animal est considéré comme l’incarnation d’un fétiche et ne peut être tué sans crainte. Il est le fétiche vénéré dans certains bois sacrés. Le Python (Python sp), dans les cantons de Landa, Soumdina, Kouméa, est également considéré comme une espèce sacrée (71% des enquêtés). Dans ces localités, un python qui rode à proximité des habitats est à priori considérer comme un fétiche qui a pris la forme de l’animal.

Selon la totalité des enquêtés, le caméléon (Chamaeleo sp), en pays Kabyè est un animal vénéré. Celui qui tue cet animal doit dans un premier temps l’enterrer comme si c’était le cadavre d’une personne et ensuite faire des cérémonies en mémoire de l’animal.

L’entrée du caméléon dans une maison est annonciatrice d’un malheur imminent, ce que le kabyè appelle "Kawlassi’’. L’antilope à bande dorsale de couleur cendre (Guib harnaché), localement appelé "Gnawou’’ est entouré d’un mythe et inspire la peur (selon 96% des enquêtés). Tout chasseur qui tue cet animal doit exécuter des rituels de purification. La totalité des enquêtés ont reconnu que le hibou (Assio sp) est un animal craint en pays kabyè car considéré comme un oiseau de mauvais augure. Les cris de cet oiseau la nuit est selon la croyance, mauvais signe et annonciateur d’un malheur.

La sacralisation des animaux en pays Kabyè passe souvent par le concept d’animaux totems. Un animal totem est un animal auquel une personne ou communauté témoigne un respect superstitieux parce qu’elle croit qu’il existe entre elle et l’animal une sorte de pacte. Les totems sont plus liés aux clans. Ces totems varient d’un clan à un autre. Ceci explique la grande variété des animaux totémiques en pays Kabyè. C’est le cas du varan d’eau (Varanus niloticus), du lièvre (Lepus americanus), de la tortue (Testudo sp), du singe rouge, (Erythrocebus patas) de la perdrix (Perdix sp), du silure (Actalurus punctalus), du boa (Boa constrictor), du caïman, (Caiman crocodilus). L’animal totem n’est ni tué, ni consommé par un membre de la famille ou du clan. Tout le village de Tawa (Boufalé), pour des raisons de totem ne consomme pas le singe rouge (Erythrocebus patas). Les originaires du quartier Enadè (Tchikawa), ont pour totem le boa (Boa constrictor). Ces espèces sont ainsi protégées, ce qui assure leur pérennité.

3.Discussion

Les Kabyè ont élaboré une taxonomie leur permettant de reconnaitre et de désigner les différentes composantes de la flore et de la faune. Ils disposent d’une nomenclature détaillée des plantes et des animaux. La dénomination des différentes espèces est en rapport avec la morphologie de l’espèce ou son utilité. Les Mooré du Burkina Faso (O. BOGNOUNOU, 2001, p. 106) et les Dendi du Bénin (S. BELLO et al., 2013, p. 148) désignent aussi les différentes espèces en rapport avec leur morphologie, aux effets de la plante sur l’homme, aux consommateurs de la plante, aux similitudes à un animal ou au biotope de l’espèce.

Les interdits et les mythes favorisent la protection de certaines espèces végétales et animales. Au rang de ces espèces végétales, figurent Adansonia digitata, Afzelia africana, gardenia aqualla/erubescens, Kigelia africana, Stereospermum kunthianum, Anona senegalensis, Flacourtia indica, Euphorbia poissonii. Ce constat est fait par D. GADOU (2001, p. 54) en pays Bambara où il n’y a pas de confrérie, d’initiation, de culte qui ne repose pas sur l’utilisation des plantes. Selon D. B. SANOU et Y. TRAORE (1999, p. 144), pour minimiser les actions individuelles ou collectives préjudiciables à l’environnement, les sociétés traditionnelles ont mis en place un certain nombre de « garde-fous » constitués par les interdits et les totems. Pour ces auteurs, l’interdit s’applique à la communauté villageoise, tandis que le totem touche généralement la famille élargie au clan.

En pays Kabiyè, il existe un système de règle séculaire qui réglemente l’accès aux ressources naturelles. Il est par exemple interdit d’abattre un arbre fruitier, un arbre situé dans un lieu public ou un lieu sacré. PNUE (2002, p. 11), montre également l’existence de pareilles règles au Zimbabwe où il est inconcevable à quiconque, même soumis au régime foncier traditionnel de couper un Uacapa kirkiana. Les espèces tels que Sclerocarya birrea et Parinari curatellifolia, sont protégées par un système pénal séculaire appliqué par le chef et ses descendants. D. JALOMBI (2010, p. 69) a également souligné dans son étude l’existence des règles traditionnelles séculaires qui régissent la gestion de l’arbre en général et certaines essences à valeur socio-économique en particulier dans la préfecture de Tandjouare (Nord -Togo).

La biodiversité est utilisée dans les pratiques culturelles des Kabyè. L’importance culturelle de certaines espèces explique leur protection car leur disparition compromettrait certains rites. Ces mêmes pratiques sont observées chez plusieurs groupes socio-culturels en Afrique. En pays Coniagui (Guinée), le rônier (Borassus aethiopum) fait l’objet d’une attention particulière à cause de son utilité dans les pratiques culturelles (A. KOUYATE, 1998, p. 51). Ses feuilles sont utilisées pour la fabrication des colliers de fiançailles, des masques et les anciennes noix du fruit sont utilisées dans la dance traditionnelle. Le même phénomène s’observe également en pays Kabyè, les espèces comme : Oxytenanthera abyssinica, Euphorbia poissonii, Daceana arborea font l’objet d’une attention de la part des populations locales à cause de leur importance culturelle.

La sacralisation des espèces et des écosystèmes joue un rôle important dans la protection de la biodiversité en pays Kabyè. Des bois et arbres sacrés sont jalousement protégés par les populations locales qui les perçoivent comme la demeure des génies et ancêtres, des lieux d’invocation des ancêtres. De pareilles pratiques traditionnelles de conservation de la biodiversité par le sacré sont également observées au Centre-Togo (T. BOUKPESSI, 2010, p. 193), dans la préfecture de l’Ogou (P. W. TAKOU, 2009, p. 69), dans l’aire Ouatchi au sud-ouest du Togo (K. KOKOU et al, 2007, p. 16), dans la Boucle du Baoulé au Mali (E. MAIGA et al, 2006, p. 5). Des espèces animales et végétales sont sacrées en pays Kabyè. Ceci contribue à leur préservation. La panthère est évoquée par les travaux de E. MAIGA et al (2006, p. 5) comme animal sacré des populations riveraines de la boucle de Baoulé (Mali). Chez les Kabyè du Togo, le même animal est considéré comme sacré et constitue la divinité vénérée dans certains bois sacrés de ce peuple. S. HASBERG et al, (1996, p. 48) ont énuméré une vingtaine d’espèces végétales totémiques lignagères chez les populations riveraines des forêts classées de Tiogo et de Laba. N. LAMIEN et J. BAYALA (1995, p. 17) ont énuméré une dizaine d’espèces d’arbres que les populations s’interdisent d’exploiter pour le bois de chauffe pour diverses croyances mystiques. Les mêmes aspects de savoirs qui contribuent à la protection d’espèces végétales sont observés chez les peuples Nawda de Doufelgou (Nord-Togo) et les Ewé du Sud Togo (I. BUTARE, 2003, p. 9). L’auteur, souligne que, chez les Nawda certains arbres tels que : Adansonia digitata (to’de), Milicia excelsa (tom’be) et Borassus aethiopum (Kpadbe) abriteraient des esprits des ancêtres et sont ainsi protégés. C’est ainsi que, par exemple pour tailler un pied de Milicia excelsa, il faut réunir toute la famille pour prendre la décision. Toute action individuelle est proscrite. En pays Ewe au Sud du Togo, Ceiba pentadra, Dracaena arborea sont des espèces sacrées (K. KOKOU et al, 2007, p. 16).

Conclusion

Les savoirs locaux, autochtones, vernaculaires, traditionnels, indigènes, endogènes et informels, sont des savoirs considérés comme non scientifiques. Par rapport aux savoirs scientifiques, généralement formalisés et standardisés, les savoirs locaux sont localisés et contextualisés. Ils sont propres à un milieu, à un groupe socioculturel. Ils sont le fruit des faits d’expériences techniques accumulés à travers le temps. Les Kabyè du Nord-Togo ont une connaissance précise de la flore et de la faune locale. Ils ont mis en place une taxonomie permettant d’identifier les différentes composantes de la biodiversité. Celle-ci est utilisée durablement à des fins culturelles. Les interdits, les mythes, les tabous, la sacralisation des espèces et des écosystèmes sont des pratiques culturelles utilisées par les Kabyè pour protéger la biodiversité. Ils ont conçu de nobles intentions exprimées à travers leurs pratiques culturelles. Celles-ci passent par des méthodes séculaires très simples mais qui conservent efficacement et durablement la biodiversité. Les savoirs et pratiques culturelles de conservation de la diversité biologique en pays Kabyè sont donc des valeurs que doivent prendre en compte les organismes intervenant dans le domaine de la protection de l’environnement en général et de la biodiversité en particulier. La prise en compte de ces savoirs et pratiques traditionnelles des communautés locales dans les programmes nationaux de conservation de la biodiversité serait d’une importance capitale pour une gestion durable de la biodiversité.

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Auteurs

1Maitre de Conférence, Université de Lomé (Togo), tchaa.boukpessi@gmail.com

2Doctorant, Université de Lomé (Togo), gnansab@gmail.com

 

 

 

 

 

Catégorie de publications

Date de parution
30 juin 2020