Analyse des conditions d’accessibilité et recours thérapeutiques des populations dans la commune d’Odienné

Résumé

L’accès aux infrastructures sanitaires demeure une problématique dans les collectivités territoriales ivoiriennes, en particulier dans la commune d’Odienné. Cette situation est en partie due à des conditions d’accessibilité inappropriées qui engendrent des difficultés d’accès aux services sanitaires. Les recours des populations aux infrastructures sanitaires sont impactés, modifiés et/ou influencés. La commune d’Odienné composée d’une partie urbaine (17 quartiers) et d’une autre partie rurale constituée par 09 villages, connait un faible taux d’utilisation des services sanitaires avec 18,58% (MSLS, 2011). La présente étude vise à analyser l’impact des conditions d’accessibilité des services sanitaires sur le recours thérapeutique. La recherche documentaire et les enquêtes de terrain ont révélé que le fait qu’il n’y ait pas de logique spatiale dans les comportements de recherche de soins des populations d’Odienné n’influence pas leur recours thérapeutique. Par contre, le facteur transport (voies et moyens de transport), les coûts des actes de santé ainsi que la possession d’une couverture de santé s’avèrent déterminants dans les choix de types de recours. Par ailleurs, la majorité de la population d’Odienné (68,30%) utilise l’automédication en première intention.

Abstract

Access to health infrastructure remains a problem in Ivorian local authorities, in particular in the municipality of Odienné. This situation is in part due to inappropriate accessibility conditions which create difficulties in accessing health services. People's use of health infrastructure is impacted, modified and / or influenced. The municipality of Odienné, made up of an urban part (17 districts) and another rural part made up of 09 villages, has a low rate of use of health services with 18.58% (MSLS, 2011). This study aims to analyze the impact of conditions of access to health services on therapeutic use. Documentary research and field surveys have revealed that the fact that there is no spatial logic in the care-seeking behaviors of Odienné populations does not influence their treatment. On the other hand, the transport factor (ways and means of transport), the costs of health procedures as well as the possession of health coverage are decisive in the choice of types of recourse. Furthermore, the majority of Odienné's population (68.30%) uses self-medication as first-line treatment.

Introduction

L’accessibilité effective aux infrastructures sanitaires résulte d’une couverture universelle (OMS, 2013). Cette couverture prend en compte tous les déterminants de l’accessibilité aux structures sanitaires. En Côte d’Ivoire, d’importants efforts ont été déployés par les autorités sanitaires afin d’améliorer les conditions d’accessibilité aux infrastructures sanitaires. Ces efforts sont faits selon P. TUO (2018, P 16) dans l’optique du postulat selon lequel un meilleur accès aux services de santé conduit à une utilisation plus appropriée, c’est-à-dire généralement plus fréquente et partant un meilleur état de santé de la population.

Ces efforts sont perceptibles selon le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique (RASS, 2015, P 12) : au niveau des ressources financières, le budget alloué par l’Etat de Côte d’Ivoire à la santé est passé de 245 681 178 989 F CFA en 2014 à 296 284 199 945 F CFA ; au niveau des ressources humaines prestataires de soins, l’on enregistre 3215 médecins, 7989 infirmiers, 2814 sages-femmes. Ce qui donne un ratio de (01) médecin pour 7 232, (01) infirmier pour 2 910 habitants et (01) sage-femme pour 1990 femmes en âge de procréer. Concernant l’accessibilité géographique, 67% de la population vit à moins de (05) kilomètre d’un centre de santé. 50% des régions sanitaires satisfont la norme OMS (un ESPC pour 10 000 habitants). Au niveau du plateau technique des hôpitaux de référence, 81% des districts disposent de blocs opératoires fonctionnels, 96% de services laboratoires et 51% d’un service de radiologie fonctionnel. L’objectif in fine de l’amélioration des conditions d’accessibilité et partant l’un des grands défis de la planification sanitaire, est l’utilisation effective des services sanitaires par les populations. Cette utilisation renvoie à la notion de recours thérapeutique qui est l’usage effectif fait par le patient pour se soigner. En effet, le recours aux soins est défini par H. PICHERAL (1984) cité par J-L RICHARD (2001, P 12) comme l’expression et la manifestation de la morbidité ressentie et/ou diagnostiquée qui se traduit par la consommation médicale. Cette consommation médicale peut être la sollicitation d’un centre de santé formel (ce qui est convenable) mais aussi le recours à l’automédication, au service sanitaire privé informel ou même à la médecine traditionnelle (non recommandé). Il convient donc de s’interroger sur le rapport entre les conditions d’accessibilité des infrastructures sanitaires et le recours thérapeutique des populations. En effet, dans la commune d’Odienné où on a 90,83 % de la population qui est à moins de 5 Km d’une infrastructure sanitaire, le taux d’utilisation des infrastructures sanitaires reste faible, soit 18,58 %. C’est dans ce cadre que nous a été soumise l’étude portant sur «analyse des conditions d’accessibilité et recours thérapeutiques des populations dans la commune d’Odienné ». La question de recherche qui découle de ces différents constats est : Pourquoi avec une importante couverture en infrastructures sanitaires, le taux d’utilisation de celles-ci reste faible ? L’objectif qui fonde cette étude est d’analyser les déterminants de l’accessibilité aux infrastructures sanitaires dans la Commune d’Odienné.

1. Présentation de la zone d’étude

Notre étude a pour cadre la commune d’Odienné située au Nord-Ouest de la Côte d’Ivoire au 9° 30’ 05’’ de latitude Nord et 7° 33’ 45’’ de longitude Ouest. Elle est à 867 kilomètre d’Abidjan dans le district du Denguélé et la région du Kabadougou (figure 1).

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Cette commune est dans la zone du climat soudanais caractérisée par une longue saison sèche et une courte saison de pluie avec des températures pouvant dépasser les 35° pendant la saison sèche. Notons cependant, qu’il pleut abondamment pendant la saison pluvieuse avec des hauteurs de pluie pouvant atteindre 1200 mm de pluie durant l’année.

La végétation que l’on rencontre dans cette région est la savane arborée, riche en espèces végétales dont une bonne partie est utilisée dans la médecine traditionnelle.

La commune d’Odienné dont la population autochtone est de l’ethnie Malinké compte environ 79.796 habitants (INS, 2016) repartis dans les 17 quartiers de la ville et les 9 villages qui lui sont rattachés. Des ivoiriens venants d’autres régions administratives et des étrangers originaires des pays voisins sont aussi présents dans la ville. Cette population est composée selon l’Institut National de la Statistique de 51% d’hommes et de 49% de femmes. C’est une population en majorité jeune avec plus de 45% de moins de 15 ans et plus de 66% de moins de 25 ans.

2. Données et méthodes

2.1 Données

Pour la réalisation de notre étude, nous avons eu recours à deux techniques de recherche d’informations : la recherche documentaire et l’enquête de terrain.

Concernant la recherche documentaire, les données ont été collectées grâce à la bibliothèque de l’Institut de Géographie Tropicale, à l’administration sanitaire locale, aux structures publiques et privées et internet notamment le moteur de recherche « Google ». Nous avons consulté des ouvrages généraux, des mémoires, des thèses, des articles scientifiques et des rapports. Ces ouvrages nous ont permis d’avoir un aperçu général sur le concept d’accessibilité aux soins de santé et le recours thérapeutique. Nous avons ensuite eu recours aux informations statistiques démographiques, économiques (revenu des ménages) et sanitaires. Les données démographiques sont issues des Recensements Généraux de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 1998 et 2014. Les données sur le revenu des populations proviennent de l’Enquête sur le Niveau de Vie (ENV) de 2015. Les statistiques sanitaires sont issues des différents rapports du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique et ses démembrements locaux. Certains aspects des conditions d’accessibilité aux soins de santé à Odienné ont ainsi pu être analysés grâce aux données collectées. Il s’agit notamment des ratios de la disponibilité du personnel et des centres de santé, de l’accessibilité géographique des services sanitaires et de l’accessibilité financière (revenu des populations et couts des prestations sanitaires) des soins de santé. Les données cartographiques (fonds de carte) proviennent du Bureau National d’Études Techniques et de Développement (BNETD), de l’Institut National des Statistiques (INS), du moteur de recherche sur internet « Google maps » et des applications numériques de cartographie « maps me » et « osm and ». Ces informations cartographiques nous ont permis de concevoir les différentes cartes nécessaires à notre étude et faire une analyse spatiale du réseau routier.

La deuxième phase à consister à effectuer des enquêtes de terrain. Cette étape a permis de répertorier les établissements sanitaires de la commune d’Odienné et de les géolocaliser grâce à un récepteur GPS. Concernant les différents types de recours aux soins dont fait usage la population d’Odienné, un questionnaire a été administré auprès d’un échantillon de 398 chefs de ménages repartis entre les 17 (dix-sept) quartiers et les neuf (9) villages de la commune, proportionnellement à leur poids démographique.

2.2. Données Méthodes d’analyse des données

Toutes les informations collectées ont été traitées à l’aide de l’outil informatique. Ainsi, les logiciels Sphinx et Excel ont permis de faire les analyses statistiques et de réaliser les graphiques. Le logiciel de géomatique arcgis version 10.2 a permis de réaliser les différentes cartes.

3. Résultats

3.1. Des conditions d’accessibilité globalement acceptables

Plusieurs paramètres sont à analyser pour appréhender les conditions d’accessibilités aux infrastructures sanitaires d’Odienné : la disponibilité de l’offre sanitaire, la distribution spatiale des centres de santé, les voies de transport, les moyens de transport, les coûts des prestations des soins de santé, les revenus des populations, et la couverture sanitaire.

3.1.1. La disponibilité de l’offre sanitaire

L’offre des soins de santé désigne l’ensemble des institutions, des personnes et des ressources qui participent à la prestation de soins de santé (OMS, 2003).

L’analyse de l’offre sanitaire consiste à apprécier la présence physique des centres de santé des trois niveaux de référence, les ratios personnels soignant/nombre d’habitant et la disponibilité et l’état de fonctionnement du plateau technique.

Le système d’offre de soin formel est relativement bien fourni à Odienné. Il est multiforme, comprenant des services publics mais aussi, une structure sanitaire privée confessionnelle, bien appréciée des populations et une structure sanitaire privée laïque. Ce système d’offre de soins comprend trois (03) niveaux de référence théoriquement suffisant pour une commune de la taille d’Odienné :

  • Les ESPC porte d’entrée du système, dispensent les prestations curatives, préventives, éducatives et promotionnelles. Le ratio ESPC/population permet d’évaluer la capacité du système à offrir les soins de santé primaires (tableau 1).Fig20_2.png

Le tableau montre que l’OMS recommande qu’un ESPC puisse couvrir au maximum 10 000 habitants. La commune d’Odienné qui enregistre 1 ESPC pour 7979 habitants respecte largement les normes de l’OMS. Par ailleurs, le ratio habitant/ESPC de cette commune est bien meilleur que celui de la moyenne nationale qui reste loin de la norme OMS, soit 1 ESPC pour 11 838 habitants.

  • Le CHR est le seul hôpital de référence dont dispose la commune d’Odienné. Cet hôpital qui a un rayon d’action plus vaste que les ESPC couvre les régions du Kabadougou et du Folon. Aussi le ratio population/hôpital de référence est un indicateur important qui permet d’apprécier la capacité qu’a cette infrastructure de santé à assurer les soins hospitaliers des populations de la commune d’Odienné (tableau 2).Fig20_3.png

Le tableau 2 laisse voir que le seul hôpital de référence du district sanitaire d’Odienné reste insuffisant pour couvrir le besoin sanitaire de toute la population du district. En effet, au regard de la norme OMS, habitant/hôpital de référence, le district sanitaire d’Odienné reste très loin de cette norme. Pendant que l’OMS recommande 1 hôpital de référence pour 150 000 habitants, dans le district sanitaire d’Odienné on a 1’hôpital de référence pour 497 828 habitants. Pourtant au niveau national, même si la norme OMS n’est pas respectée on enregistre quand même un ratio d’un hôpital de référence pour 230 202 habitants, ce qui est mieux que celui du district d’Odienné.

  • Une structure sanitaire de recours pour la deuxième référence, l’antenne locale de l’Institut National de l’Hygiène Public.

Au niveau des ressources humaines qui animent les services sanitaires formels dans les structures sanitaire de la commune d’Odienné, la situation est relativement satisfaisante. En effet, les normes médecin/population (7979 habitants/Médecin), infirmier/population (2493 habitants/infirmier) et sage-femme/nombre de femmes en âge de procréer (1060 femmes en âge de procréer/sage-femme) sont en deçà des normes recommandées par l’OMS. Les normes de l’OMS pour ce qui concerne les ressources humaines des structures sanitaires sont respectivement de 10000 habitants/médecin, 5000 habitants/infirmier et 3000 femmes en âge de procréer/ sage-femme. Notons tout de même que ces statistiques doivent être relativisées à Odienné. En effet, elles ne permettent pas de mettre en évidence le manque criard de médecins spécialistes, engendrant le fonctionnement partiel voire, l’absence de certains services non moins important pour l’offre sanitaire de la commune.

Le plateau technique représente l’ensemble des installations et équipement biomédicaux techniques et informatiques permettant la prise en charge des patients dans un établissement sanitaire. Il s’agit des équipements des services de chirurgie, d’obstétrique, de pédiatrie, de réanimation, des urgences, des explorations fonctionnelles, des disciplines interventionnelles, d’imagerie et de la biologie (MSHP, 2016).

Dans cette partie, l’analyse portera sur la disponibilité et l’état de fonctionnement des blocs opératoires, des cabinets dentaires, des services de laboratoires et des services de radiologie. Nous avons ajouté à ces services, la disponibilité d’ambulances (matériel technique roulant), afin de mieux apprécier dans son ensemble la disponibilité du matériel technique. Le tableau 3 résume l’offre des services sanitaires formels de la commune d’Odienné, relative au plateau technique.

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À la lecture de ce tableau, nous constatons qu’il n’y’a qu’un seul bloc opératoire pour toute la commune. Notons qu’il s’agit aussi du seul bloc pour les districts sanitaires d’Odienné et de Minignan. La commune est relativement bien dotée en terme de laboratoire, avec trois (03) fonctionnels dont un (01) appartenant aux services sanitaires publics et les deux (02) appartenant au privé formel. Au niveau de la radiologie, nous en avons répertorié deux (02), Il s’agit notamment des services de radiologie du Centre Hospitalier Régional et du Centre de Santé Confessionnel Pietro Bonilli. Il y’a un (01) seul cabinet dentaire fonctionnel dans la commune.

La commune compte quatre (04) ambulances en bon état, appartenant tous au parc des services sanitaires publics. Notons que l’un (01) de ces ambulances, est la propriété de l’infirmerie militaire du Bataillon de Sécurisation du Nord-Ouest (BSNO). Celle-ci est de ce fait destinée en priorité aux patients du Ministère de la Défense. En terme de ratio, l’on enregistre 0,35 ambulances par structures de soins formelles (publiques, privées et confessionnelles). Ce ratio est plus élevé que le ratio moyen national qui est de 0,27 ambulances par structures sanitaires.

3.1.2. La distribution spatiale des centres de santé

Le premier aspect de l’accessibilité qui intéresse de prime à bord le géographe, est l’accessibilité géographique, en d’autres termes, la distance entre l’usager et l’infrastructure sanitaire. Cela renvoie à la distribution spatiale des centres de santé que nous avons analysée en nous servant des indicateurs et normes d’accessibilités aux services de soins de santé définis par l’Organisation Mondiale de la Santé. En effet cette organisation recommande comme norme acceptable que 100% des populations soient à moins de cinq (05) kilomètres d’un centre de santé. L’analyse des proportions de populations vivant entre cinq (05) et quinze (15) kilomètres et au-delà de quinze (15) kilomètres d’un centre de santé servira à comprendre l’ampleur des difficultés d’accès aux ressources sanitaires. Le graphique de la figure 2  présente la distribution spatiale des infrastructures de santé du périmètre communal d’Odienné, et du territoire national ivoirien en fonction des indicateurs ci-dessus cités.

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La figure 2 montre qu’au regard de la norme OMS qui recommande que les populations soient à moins de 5 Km d’une infrastructure sanitaire, 9,17 % de la population de la commune d’Odienné est à plus de 5 Km d’une infrastructure sanitaire. En effet, pendant que 90,83 % des populations de cette commune sont localisées à moins de 5 Km d’une structure sanitaire, 7 % sont situées entre 5 et 15 Km d’une infrastructure sanitaire et 2,17 % sont à plus de 15 Km de celle-ci. Cependant ces distances entre population et structure de santé dans la commune d’Odienné sont bien meilleures par rapport au niveau national où 33 % des populations sont à plus de 5 Km d’une infrastructure sanitaire. C’est juste 67 % de la population ivoirienne qui est à moins de 5 Km d’une infrastructure sanitaire. Cela laisse voir que beaucoup reste à faire en Côte d’Ivoire pour une couverture totale en infrastructure sanitaire ; ce qui facilitera l’accessibilité aux soins de la population.

Par ailleurs, l’importante couverture en infrastructure sanitaire dont bénéficie la commune d’Odienné (90,83 % des populations sont à moins de 5 Km d’une structure sanitaire) cache une véritable inégalité dans la répartition des structures sanitaires entre le milieu urbain et le milieu rural. En effet, sur les neuf (9) villages que compte cette commune, aucun n’abrite une infrastructure sanitaire. Toutes les structures sanitaires sont regroupées en milieu urbain.

3.1.3. Des voies et des moyens de transport inadéquats

Au niveau du réseau routier, la commune d’Odienné dispose d’environ 136 kilomètres dont seulement 26 kilomètres sont bitumés. Ce qui fait un taux de 19,11% de voies revêtues. D’un point de vue général, ce taux est évocateur d’un réseau routier communal en mauvais état.

Concernant la ville, sur 76 kilomètres de routes existantes, seule une quinzaine de kilomètres est bitumée. Une vue synoptique de la cartographie du réseau routier de la ville d’Odienné, révèle une densité des tracés au niveau des quartiers du centre-ville, à l’opposé des quartiers périphériques où l’on constate un réseau clairsemé ou tout simplement inexistant (figure 3).

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Cette image montre que l’ouverture des voies n’a pas été faite dans les quartiers périphériques. Cette situation est particulièrement visible dans les quartiers de Hèrèmakono au nord-est de la ville, Yankafissa au nord-ouest et Jérusalem à la périphérie sud-ouest (figure 4).

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Dans ces quartiers, ce sont des pistes piétonnes qui ne peuvent être utilisées que par les engins à deux (02) roues, qui constituent la voirie, d’où les difficultés d’accès aux services sanitaires pour les populations.

Cette image illustre éloquemment l’absence de voie bitumée dans le quartier de Yankafissa. En effet, sur ces deux (02) images présentant la même zone en photo et en plan Google MAP, l’on constate qu’il n’y’a presque pas de route bitumée sur le plan. En fait, le plan Google MAP ne fait apparaitre que les routes tracées d’une certaine largeur et non les pistes. La voirie de ce quartier étant essentiellement constituée de pistes, Google nous présente un plan où le réseau routier est quasiment inexistant.

Aussi, Faut-il souligner que les voies existantes non bitumées sont en majorité Dégradées et donc difficilement praticables. Les quartiers du centre-ville sont reliés à la périphérie par des ponceaux (sur la rivière qui ceinture la ville) qui sont submergés en saison pluvieuse.

Concernant les villages de la commune, seules les localités de Bassékodougou, Ziévasso et Baradian, situés sur la nationale A7, dans le sens Odienné-Touba, bénéficient du bitume. Les six (6) autres localités de la commune sont reliées à la ville par des pistes difficilement praticables, surtout en saison pluvieuse (photo 1).

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Cette photo nous montre une piste en terre en mauvais état, et dont les largeurs ne permettraient pas à des véhicules de circuler surtout en saison de pluie. Signalons que pendant nos enquêtes, le Chef de village de Massadougou nous a affirmé que cette voie a été ouverte par les villageois eux-mêmes, pour réduire le trajet conduisant à Odienné. Cela est dû à un manque de moyens de transport adaptés au type de voie sur cette photo.

Les moyens de transport au niveau de la ville, sont constitués de deux (02) types d’engins : les petits véhicules faisant le transport de personnes, que nous appelons dans le cadre cette étude, taxi- autos et les engins à deux (02) roues (moto) qui font aussi du transport en commun, communément appelés taxi-motos.

Le parc de taxi-autos est très faible, comptant seulement six (06) unités en 2017. Cela s’avère très insuffisant pour une ville de la taille d’Odienné. Il faut signaler que ces taxi-autos ne circulent quasiment que sur les voies revêtues de la ville, qui fait moins de 20% de la voirie, elle-même insuffisante. Ainsi la majorité du territoire urbain n’est pas fréquentée par les taxi-autos. Cette situation constitue un facteur entravant pour le transport des malades vers les centres de santé.

Les taxi-motos de la ville sont au nombre de 120 engins, selon les services techniques de la mairie. Ce chiffre relativement important n’est pourtant pas suffisant pour la ville. Notons tout de même que les taxi-motos sillonnent toute la ville, même les zones difficilement accessibles. Les véritables difficultés de ces engins résident dans le mauvais comportement (mauvaise conduite, arrogance etc.) des conducteurs ; mais aussi et surtout à leur inadaptation au transport des malades. Une frange importante de la population (78,1% des ménages que nous avons enquêtés) possède des engins à deux (02) roues et les utilisent pour transporter les patients vers les centres de santé. Notons que quelques personnes que nous qualifions à dessein de « privilégiées » possèdent des voitures personnelles.

Les villages connaissent plus de difficultés. En effet, les habitants de certaines localités n’ont que des camionnettes communément appelés « KIA » à leur disposition comme moyens de transport. Ces camionnettes ne les desservent généralement que les jours de marché.

De manière générale, les moyens de transport utilisés par la population de la commune d’Odienné pour accéder aux infrastructures sanitaires sont : la marche, les taxi-motos, les taxi-autos, les voitures personnelles, les motos personnelles et les véhicules de transport en commun inter-localités (figure 5).

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Les motos (personnelles et taxi-motos) et la marche avec un taux cumulé de 90%, sont les moyens de déplacement les plus utilisés par les populations d’Odienné pour joindre les services sanitaires. Ce taux est évocateur des difficultés au niveau des moyens de déplacement. Le taux relativement important (7%) de voitures personnelles utilisées concerne probablement les cas graves de maladie. En effet, pour transporter les malades dans un état grave, les quelques rares propriétaires de voitures personnelles de la ville sont sollicités et ceux-ci mettent leurs véhicules à la disposition des patients par solidarité. Ces actions de solidarité contribuent à la réduction des coûts généraux des soins de santé.

3.1.4. Des coûts des actes médicaux relativement accessibles

Les coûts des prestations sanitaires ne peuvent qu’avoir un fort impact sur le choix de leur utilisation (J-L. RICHARD, 2001). Ils sont dès lors, d’une importance capitale dans l’accessibilité aux soins de santé. Ils sont fonction de la nature des consultations et du type de service sollicité.

Quel que soit le type de service sollicité (public ou privé), les coûts des prestations sanitaires semblent accessibles à Odienné. En effet, ils vont de la gratuité dans certains centres comme la PMI à 8000F pour certains examens de laboratoire à la clinique privée Docteur Fofana.

3.1.5. Les revenus financiers des populations

Le facteur financier reste un déterminant majeur pour accéder aux soins (M.L DOUMBOUYA, 2008). La capacité des ménages à faire face à ce facteur, est fonction de leurs revenus. Nous ferons l’analyse des revenus en nous référant au ratio de ménages considérés comme pauvres. Est pauvre en Côte d’Ivoire en 2015, celui qui a une dépense de consommation inférieure à 737 Franc CFA par jour soit 269 075 Franc CFA par an (INS, 2015).

La région du Kabadougou dont Odienné est la principale localité urbaine, connait une énorme aspérité entre les taux de pauvreté urbains et ruraux, avec un taux en milieu urbain plus bas que la moyenne nationale comme l’indique la figure 6.

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La figure 6 montre la grande disparité existant entre les taux de pauvreté urbain et rural de la région du Kabadougou. Au niveau urbain, le Kabadougou compte moins de pauvre en terme de taux que la moyenne nationale, alors dans l’ensemble, le taux de pauvreté de la région (71,70%) est plus élevé que le taux moyen national qui est de 46,3%. Cela est dû à un taux de pauvreté très élevé en milieu rural (83,3%).

Les résultats de nos enquêtes à Odienné confirment un taux de pauvreté assez bas, la commune étant essentiellement urbaine (90% des ménages enquêtés). Pour permettre aux ménages que nous avons interrogés de mieux comprendre la question sur leurs revenus, nous avons arrondi le seuil de 737 Franc CFA de l’INS à 700 Franc CFA. Ainsi, nous leur avons demandé si leurs dépenses de consommations quotidiennes étaient strictement supérieures à 700 Franc CFA.72, 87% des ménages enquêtés ont répondu par l’affirmative. Ce qui induit un taux de pauvreté communal de 27,13%, en prenant 700 Franc CFA comme seuil. Ce chiffre est légèrement plus bas que le taux de pauvreté du milieu urbain du Kabadougou, région qui abrite la commune d’Odienné.

Au vu de ces statistiques, nous estimons qu’une proportion acceptable de la population d’Odienné devrait avoir la capacité financière pour accéder aux soins de santé. Nous affirmons cela au conditionnel, parce que le ménage peut orienter prioritairement ses dépenses à la satisfaction d’autres besoins. Dans ces conditions, seule la possession d’une couverture sanitaire sociale par le ménage, pourrait être un indicateur plausible de sa capacité à accéder aux soins de santé moderne formelle.

3.1.6. Une couverture sanitaire sociale inaccessible à la majorité de la population

La couverture sanitaire sociale est un outil important pour faciliter l’accessibilité financière des populations aux soins de santé. Malheureusement en Côte d’Ivoire, cet outil n’est quasiment accessible qu’aux travailleurs du secteur formel public et privé. C’est surement fort de ce constat que l’Etat de Côte d’Ivoire a lancé le projet de Couverture Maladie Universelle (CMU), qui n’est malheureusement qu’à ses premiers balbutiements

Au niveau de la commune d’Odienné, 78,4% des ménages enquêtés ne possèdent pas de couverture maladie sociale (figure 7).

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Source : DOUMBIA, 2016

Ce graphique nous indique clairement que ce n’est qu’une minorité des ménages qui a accès à une assurance maladie. La majorité des ménages possédant une assurance maladie sont fonctionnaires (figure 8).

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La figure 8 confirme que la majorité des ménages ayant une assurance maladie sont du secteur formel (public et privé). Nous avons ensuite une proportion non négligeable des retraités qui sont en fait des ex travailleurs du secteur formel. Une infime partie des commerçants (1%) possède une couverture sociale. Les autres corps professionnels (paysans, bouviers, transporteurs et artisans etc.) n’apparaissent pas dans cette répartition quoiqu’ils représentent 71,86 % des ménages que nous avons enquêtés. Le dénominateur commun de ces professions est leur appartenance en majorité au secteur informel. Le fait qu’une proportion faible des ménages de la commune d’Odienné possède une couverture sociale apparait comme un handicap dans les conditions d’accessibilité aux soins de santé modernes.

3.2. Un recours thérapeutique dominé par l’automédication

Le recours aux soins de santé ou recours thérapeutique est l’usage effectif fait par le patient (utilisation des services sanitaires modernes ou traditionnels, automédication) afin de se soigner. La typologie des recours est fonction des motifs suivants : cas de maladie, accouchements, consultations prénatales et consultations postnatales. Notre analyse portera sur le recours sollicité lors des cas de maladie. À ce niveau, le type recours est influé par le niveau de l’itinéraire de recherche de soins : première intention (les actions menées pour se soigner dès le constat de la maladie), deuxième intention (seconde initiative de recherche de soins au cas où les premières actions n’ont pas abouti à la guérison du malade) et la troisième intention qui intervient quand la seconde n’a pas donné satisfaction. Nous évoquerons dans cette partie les types de recours en première intention et les raisons de leurs choix par le ménage. 

3.2.1. Typologie des recours thérapeutiques

Les recours thérapeutiques concernent majoritairement les cas de maladies et tout naturellement les types de recours utilisés sont donc plus nombreux (figure 9).

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Les types de recours mentionnés sur cette figure ont été sollicités en première intention de recherche de soin. L’automédication vient largement en tête avec 68,30%. L’ensemble des services sanitaires formels de la commune a un taux de recours cumulé de 30,40%. Ce qui signifie que de manière générale, la population d’Odienné a recours majoritairement à l’automédication quel que soit les conditions d’accès aux infrastructures sanitaires.

Vue la taille et la spécificité de la ville dans la commune, il s’avère intéressant de voir si les types de recours varient selon les quartiers (figure 10).

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La lecture de cette carte nous amène à regrouper les quartiers de la ville en deux grands ensembles en fonction des proportions de ménages qui ont fait usage de recours thérapeutique non recommandée (essentiellement l’automédication, mais aussi les tradipraticiens et les infirmeries privées informelles). Le premier ensemble est constitué par les quartiers de Kokobréla, Bromakoté, École 2, Hèrèmakono, Libreville, Sokourani, Texas, Zone industrielle et Jérusalem Dar Es Salam et Yankafissa où la majorité ( plus de 50%) des ménages interrogés affirme avoir eu recours à l’automédication pour se soigner. Il s’agit d’un ensemble hétéroclite de quartiers dont certains abritent des centres de santé et/ou sont reliés par des voies bitumées à ces derniers. Le second ensemble constitué de Socido, Oncho, Central, Kamatéla, Résidentiel sud et Résidentiel nord, a une minorité de ménages (moins de 50%) qui ont fait recours à l’automédication pour se soigner. Les ménages de ces quartiers ont recours en majorité aux infrastructures sanitaires formelles modernes (publiques et privées). Il s’agit de quartiers habités majoritairement par les fonctionnaires et les travailleurs du privé formel qui ont le réflexe de se rendre dans un centre de santé formel dès constat d’une maladie. Ils représentent une minorité dans la ville. 

3.2.2. Conditions d'accessibilité et recours thérapeutiques

Pour évaluer l’impact des conditions d’accessibilité évoquées dans cette étude sur le recours thérapeutique, une analyse statistique uni-variée des variables relevant des deux modalités a été réalisée. Il ressort de cette étude que l’état des voies de transport, les moyens de transport, les coûts des actes médicaux, les revenus des populations et la possession d’une assurance maladie ont un impact significatif sur le recours thérapeutique à Odienné. Par contre, l’analyse uni-variée indique que la disponibilité (aussi bien quantitative que qualitative) et la distribution spatiale des services sanitaires n’ont pas d’impact significatif sur le recours thérapeutique.

4. Discussion

L’analyse des conditions d’accessibilité aux services sanitaires modernes et du recours thérapeutique a mis en évidence trois résultats majeurs dans la commune d’Odienné.

Premièrement, l’étude a montré la prééminence de l’automédication dans la commune d’Odienné. Ce constat est le même aussi bien dans la ville qu’en zone rurale. Ainsi, malgré, une accessibilité géographique, une disponibilité infrastructurelle et une présence remarquable en ressources humaines, 68,30% de la population a recours à l’automédication. Ce même constat est fait dans le système sanitaire béninois où : « Dès le premier recours, tant la majorité des indigents et des non indigents donnent la préférence à l’automédication moderne et traditionnelle » (E. OUENDO, M. MAKOUTODE M., PARAISO N., M. WILMET et B. DUJARDIN, 2005, p 185). Cela s’explique par la perception que le ménage a de la maladie. En effet, chaque société possède des systèmes nosologiques et étiologiques qui lui permettent de générer des stratégies thérapeutiques (P. CANTRELLE, P, LOCOH-, 1990, p 17). En fait le ménage a d’abord recours à l’automédication moderne et traditionnelle basée sur la perception et les connaissances médicales de sa communauté. Ensuite, il a recours aux services sanitaires modernes lorsqu’il n’est pas satisfait.

L’étude a ensuite mis en lumière les conditions d’accessibilité qui impactent significativement le recours thérapeutique à Odienné. Au niveau du système de santé, il s’agit du coût des actes médicaux et de la possession d’une assurance maladie par le ménage. Ce résultat rejoint le constat fait dans la ville de Dabou où les coûts des prestations influencent le recours (S. NDOLI., 2016, p 245). Les ménages ont tendance à se tourner vers l’automédication surtout traditionnelle lorsqu’ils estiment que les coûts des prestations sanitaires sont chers. L’automédication traditionnelle ne leur coutant que le déplacement pour récolter les plantes devant servir à la préparation du remède. Au niveau des conditions exogènes au système sanitaire, la voirie, les moyens de transport et le revenu des ménages influencent le recours thérapeutique à Odienné. L’étude révèle que le facteur transport (voies et moyen de transport) est au centre des conditions d’accès aux services sanitaires. En effet le transport est perçu comme une condition transversale qui implique l’espace physique, la classe sociale et même l’effort physique (H. J. KABLAN, 2018, p87).

Enfin, l’étude a révélé que la proximité géographique et la disponibilité quantitative des services sanitaires formels (publics ou privés) n’impactent pas significativement les comportements de recherche de soins des ménages à Odienné. En effet il n’y a pas de logique spatiale dans les choix des types de recours aux soins de santé. Cela met en lumière les limites de la politique de planification des services de santé qui privilégient un maillage géographique de proximité pour leur utilisation optimum.  Ce constat diffère de celui fait à Abengourou par K. A. EBA (2016, p 218) où la proximité géographique influence les choix de recours thérapeutique des ménages.

Par ailleurs, notons que cette étude a consisté à analyser l’influence des conditions à mettre en place par les autorités publiques, sur les choix des recours thérapeutiques des ménages. D’autres facteurs non moins importants pouvant impacter ce choix n’ont pas été abordés. Il s’agit notamment des facteurs socio-démographiques tels que l’âge, le sexe, la profession, la taille du ménage ainsi que le statut matrimonial ; et culturels tels que l’ethnie et la religion. Leur prise en compte permettrait de définir de manière exhaustive les déterminants de l’accès à la santé à Odienné.

Conclusion

Cette étude a montré que certaines conditions sur lesquelles les autorités publiques mettent l’accent pour améliorer l’accès aux soins, n’impactent pas le recours thérapeutiques à Odienné. Il s’agit notamment de la proximité géographique des ménages. Ce sont plutôt les coûts des actes de santé et la possession d’une assurance maladie qui paraissent déterminants dans les comportements de recherche de soin des ménages. Elle révèle aussi que le facteur transport (voies et moyens) qui est exogène au système sanitaire, influence significativement le recours thérapeutique.

La politique de planification des services sanitaires doit donc mettre l’accent sur une tarification abordable des actes de santé ou tout au moins une vulgarisation des assurances maladies. Les autorités des collectivités territoriales doivent aussi mettre en place des infrastructures et moyens de transport adéquats pour accompagner les autorités sanitaires dans l’amélioration des conditions d’accès aux services de santé.

L’étude révèle aussi que quel que soit les conditions mises en place par les différentes autorités, les ménages de la commune d’Odienné utilisent majoritairement (68,30%) l’automédication en première intention.

Références bibliographiques

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Auteurs

1Doctorant en Géographie de la santé, Université Félix Houphouët Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire, ismailadoumbia24@gmail.com

2Géographe de la santé, UJLoG-Daloa, GRETSSA (Groupe de Recherche Espace Territoires, Sociétés et Santé), eba.arsene@gmail.com, 

3Professeur Titulaire, Université Félix Houphouët-Boigny – Abidjan (Côte d’Ivoire), anohpaul@yahoo.fr.

 

 

Catégorie de publications

Date de parution
31 déc 2020